Un ancien ministre de l’Agriculture du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, arrêté en septembre juste après sa démission, a été condamné lundi à 10 ans de prison pour des pots-de-vin reçus d’un homme d’affaires, a indiqué un haut responsable judiciaire.
Il a été reconnu coupable notamment de “corruption” en première instance par un tribunal du Caire, selon cette source.
Le scandale retentissant qui avait poussé Salah Helal à quitter ses fonctions début septembre 2015 avait contraint le gouvernement d’alors à démissionner collectivement quelques jours plus tard.
Le chef de cabinet d’alors de M. Helal, Muhyidin Mohamed Saïd, a écopé de neuf années de prison dans le même procès, ces peines étant susceptibles d’appel, a précisé à l’AFP le haut responsable du tribunal, qui a requis l’anonymat et n’a pas livré les attendus et motivations de ce jugement.
L’ancien ministre a été arrêté le 7 septembre au Caire à la sortie de son ministère juste après avoir démissionné “sur instruction du président de la République”, avait alors annoncé le gouvernement du Premier ministre Ibrahim Mahlab, lequel avait démissionné avec l’ensemble de son cabinet cinq jours plus tard.
Corruption
M. Helal, 59 ans, et son chef de cabinet ont été reconnus coupables d’avoir “demandé et reçu” des pots-de-vin de la part de l’homme d’affaires Ayman al-Gamil –par le biais d’un intermédiaire– pour “légaliser” l’acquisition de terrains appartenant à l’Etat. M. Helal est en outre condamné à une amende équivalent à près de 99.000 euros.
M. Gamil et l’intermédiaire ont échappé à la peine de prison “parce qu’ils ont avoué”, selon la même source.
La corruption est toujours omniprésente en Egypte, même après la révolte populaire qui avait chassé Hosni Moubarak du pouvoir début 2011 dans la lignée des printemps arabes.
Le plus peuplé des pays arabes se place au 94e rang mondial sur 175 pays, selon le classement annuel des niveaux de corruption de l’ONG Transparency International.
Le président Abdel Fattah al-Sissi a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses principales promesses.
Alors chef de la toute puissante armée, il avait destitué et fait arrêter le 3 juillet 2013 le président islamiste Mohamed Morsi, premier chef de l’Etat élu démocratiquement en Egypte.
Il dirige depuis le pays d’une main de fer, réprimant implacablement toute opposition.
Source: BBC