C’est, en résumé, l’implication effective de ceux-ci dans la recherche de solutions appropriées pour un changement durable et significatif dans les normes liées au genre
Le centre Aoua Kéita abrite depuis mardi un atelier de formation des acteurs étatiques et des organisations de la société civile sur la masculinité et l’engagement des hommes. La rencontre qui s’achève aujourd’hui est initiée par la Direction nationale de la promotion de la femme sur financement de Care-Mali.
Prennent part à la session, les directrices régionales de la promotion de la femme des 8 régions administratives ainsi que celle du district de Bamako et les différents départements ministériels et les représentants des organisations de la société civile. Il s’agit, à travers le thème de la masculinité et de l’engagement des hommes, d’amener les acteurs à comprendre le rôle des hommes dans la promotion de l’équité de genre et les engager à intégrer la dimension de la masculinité dans les stratégies et politiques genre au niveau national et organisationnel. Dans notre pays, la situation des droits des femmes et des filles figure au premier plan dans les efforts des acteurs du développement intervenant dans le domaine. Malgré en sus la signature et la ratification des nombreux accords et conventions par notre pays, les objectifs sont loin d’être atteints en matière de promotion du genre. En cause : les pesanteurs socioculturelles. Ainsi, nombreux sont les partenaires au développement dans ce domaine à œuvrer pour l’équité des sexes en visant les coutumes et pratiques socioculturelles et traditionnelles servant à maintenir les femmes en position d’infériorité par rapport aux hommes. D’où l’initiative « engagement des hommes ».
Cette nouvelle approche vise l’implication effective des hommes dans la recherche de solutions appropriées pour « un changement durable et significatif dans les normes liées au genre ».
Il est aussi reconnu que l’acquisition du pouvoir économique, politique, et social ne peut se réaliser sans l’application des politiques, textes et lois, mais aussi une transformation sociale dans les normes et pratiques. Pour y parvenir cette nouvelle stratégie préconise de cibler à la fois les hommes et les femmes. C’est dans le but d’affiner ces stratégies que Care-Mali a conduit une étude sur la masculinité et l’égalité de genre de 2003 à 2013, en collaboration avec ONU femmes, Promundo et Instat.
L’une des recommandations de cette étude requérait le renforcement des capacités des acteurs sur la masculinité et l’engagement des hommes. Cet atelier de formation est donc un début de réponse à cette exigence.
Selon le représentant du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Ousmane Bocar Touré, la session permettra aux acteurs étatiques ainsi qu’à la société civile de réfléchir, partager et analyser les expériences en matière de masculinité et d’engagement des hommes. L’atelier contribuera également à développer des stratégies et compétences d’appui pour l’intégration liées à cette nouvelle approche c’est-à-dire la masculinité saine et l’engagement des hommes.
Care-Mali intervient depuis 1975 au Mali pour améliorer l’accès des filles à l’éducation, faciliter l’accès des femmes aux services de santé sexuelle et reproductive. Son cheval de bataille est d’accroître la représentation et la participation significative des femmes dans les instances de prise de décisions communautaires, a expliqué son coordinateur Aliou Bah.
Cette longue expérience sur le terrain lui a permis de comprendre que la réalisation de l’égalité des sexes exige à la fois de donner les moyens aux femmes et aux filles, aux hommes et garçons pour pouvoir contester les normes sociales d’inégalité entre hommes et femmes, mais aussi de les considérer comme des alliés stratégiques réciproques pour la réduction des violences basées sur le genre.
Le but de Care-Mali d’ici 2015 est d’augmenter le pouvoir politique, économique et culturel de 750.000 femmes et filles au Mali afin qu’elles jouissent de leurs droits et assument leurs responsabilités, a souligné Aliou Bah.
Care intervient prioritairement dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou à travers l’éducation pour tous, la santé communautaire et la gouvernance, la sécurité alimentaire et l’adaptation au changement climatique, l’autonomisation des filles et femmes et enfin le programme d’urgence.
M. A. TRAORE
source : L Essor