En tout cas, on n’en est pas loin, et tous les ingrédients d’une année blanche sont réunis.
Après des mois passés à la maison à cause des grèves incessantes des enseignants, et la pandémie du Coronavirus, les autorités scolaires avaient annoncé la reprise des autres classes après celles d’examen, pour le 2 septembre 2020. Une décision qui avait suscité l’espoir chez tous les acteurs de l’école, au point que les dates des examens avaient été fixées. Mais hélas, l’espoir s’est estompé avec la ferme décision des enseignants du public de ne reprendre le chemin des classes sans l’application des dispositions de l’article 39, comme cela avait été instruit par l’ancien président IBK.
Mais, pour des raisons financières, l’instruction n’a pas été exécutée. Et entre temps, il y a eu le coup d’Etat le 18 août 2020.
Avec les nouveaux maîtres du Mali, les enseignants ont posé la même condition pour reprendre les cours. La plus belle femme ne pouvant donner que ce qu’elle a, la junte au pouvoir a fait savoir que les caisses de l’Etat sont vides, et d’attendre que les choses entrent dans l’ordre. Ce que les syndicats des enseignants ne pas prêts à accepter. Par conséquent, les écoles publiques sont toujours fermées.
Une situation qui rend septiques bon nombre d’élèves et parents quant à la réussite de cette année scolaire.
Selon M. Doumbia, parent d’élève, rien n’est encore concret, et cette situation fatigue plus les parents d’élève : « Pour le moment, je garde mes enfants à la maison. Le mercredi dernier, j’ai fait un tour à l’école, il n’y avait pas plus de deux enseignants et les élèves, on pouvait les compter. Pour moi, cette histoire de sauver cette année est un leurre, car avant même la Covid19, les enfants n’ont rien fait cette année. On ne peut pas comptabiliser trois mois plein de cours. Les examens ont même été repoussés de nouveau. Trop de perturbation et ce n’est pas en période de vacances que les choses peuvent changer sans que les acteurs n’aient pris une décision définitive. Et si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais opté pour une année blanche pour pouvoir reprendre avec force et conviction », soutient-il.
Le constat était le même, hier lundi, à l’école fondamentale de Niamakoro, où certains enseignants manquent toujours à l’appel et la plupart des classes étaient même fermée.
Une situation qui annihile tous les espoirs de sauver cette année. Selon une source, sous l’anonymat, ils seraient nombreux à attendre « l’exécution de l’article 39 » ce qui semble être quasi-impossible vu la situation instable du pays. Un constat qui semble effectif dans presque tous les établissements de la capitale où, seules certaines écoles privées tentent tant bien que mal de respecter la décision.
En tous cas, tous les ingrédients d’une année blanche sont là : le Trésor public vide, situation du pays instable, embargo de la CEDEAO, l’inflexibilité des enseignants qui tiennent mordicus à l’application du fameux article 39, sans laquelle, ils ne reprendront jamais les cours.
ADAM DIALLO
Source: Bamakonews