Le Mali amorce une nouvelle phase de sa politique fiscale avec l’adoption de plusieurs mesures visant à renforcer les ressources de l’État. Parmi elles, la modification du Code général des Impôts avec l’augmentation de la Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications, passant de 5 % à 7 %. Cette hausse, appliquée aux entreprises titulaires de licences d’exploitation, s’inscrit dans un contexte de croissance exponentielle du secteur des télécommunications. Le gouvernement y voit une opportunité d’accroître les contributions fiscales des opérateurs et d’accompagner le développement national.
Bamada.net-Au-delà de cette révision, un nouveau dispositif est mis en place : la contribution spéciale de solidarité et une taxe sur la consommation de certains biens et services. Cette mesure, qui s’inscrit dans la stratégie de transition fiscale de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, vise à compenser la baisse des recettes douanières en renforçant la fiscalité intérieure. Une décision qui, si elle est bien appliquée, pourrait permettre à l’État de garantir le financement de ses programmes de développement.
Par ailleurs, l’annonce de la création d’un Fonds de Soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social révèle une volonté de transformation économique et de réduction des inégalités. Ce fonds sera alimenté par un prélèvement sur les services de communications téléphoniques et les transactions via le mobile money. Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Les consommateurs, par le biais de l’ASCOMA, expriment leurs inquiétudes quant à l’impact de ces nouvelles taxes sur leur pouvoir d’achat et insistent sur la nécessité d’une gestion rigoureuse des fonds collectés.
En définitive, ces mesures fiscales traduisent l’ambition du gouvernement d’améliorer les finances publiques et de soutenir le développement. Mais leur efficacité dépendra de la transparence dans la gestion des fonds et de l’équilibre entre la pression fiscale et le bien-être des citoyens. L’État doit veiller à ce que ces prélèvements ne pèsent pas excessivement sur les couches les plus vulnérables, tout en assurant un retour tangible pour l’ensemble de la population.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net