Face à des sanctions économiques et financières d’une rare violence prises par la CEDEAO et l’UEMOA, le dimanche dernier à Accra, le peuple malien et ses dirigeants n’ont plus qu’un seul réflexe : s’unir face à l’adversité. Alors que les Maliens étaient divisés entre ceux qui tenaient à une transition courte convenue et ceux qui voulaient donner le temps aux autorités transitoires pour, ne serait-ce que réaménager le mode de gouvernance du pays.
En clair, si l’intransigeance de la CEDEAO et ses alliés internationaux ont produit un effet désirable au Mali, c’est de souder les Maliens autour de leurs dirigeants. Car, qui peut aujourd’hui désapprouver les dirigeants du pays dans leur riposte face à la CEDEAO et ne ressemblerait pas à un apatride, un ennemi de sa nation ? Ce qui va mettre les désaccords internes sous le boisseau de la survie collective. Car, la fermeture des frontières, le gel des avoirs maliens dans les banques centrales pénalisent gravement tout Malien, quelle que soit son obédience… C’est au point que des syndicats ont même annulé leur mot préavis de grève, avant même la trêve sociale décrétée par le gouvernement. Il sied aussi d’élargir certains détenus, comme Soumeylou Boubèye Maïga pour doper ce rassemblement de survie !
Ainsi, les dirigeants doivent rassembler toutes les voix qui comptent dans le pays, pour porter lue manteau de « défenseurs de la Nation en danger ». Cela passera par des rencontres discrètes de « lavage du linge sale en famille », puis, de la mise en branle d’efforts nationaux de contournement de ces « sanctions illégales et illégitimes ».
Faut-il rappeler qu’après la seconde guerre mondiale, quand l’Allemagne nazie a été vouée aux gémonies, la fibre germanophile a poussé du poil de la bête et suscité des sympathies au-delà du Rhin ? Cela incite donc nos leaders à s’investir de la mission salvatrice de trouver de nouveaux partenaires à l’Etat en danger. C’est le moment de mettre au profit de l’Etat les carnets d’adresses nationaux pour frapper à de nouvelles portes. N’est-ce pas dans cette optique que le gouvernement a assuré les populations sur l’approvisionnement correct du pays ? Cela ne doit nullement être un vœu pieu. Le crédit de l’Etat en dépend !
Les opérateurs économiques, les cadres du secteur privé, les acteurs politiques et de la société civile sont tous appelés à agir pour sauver la nation menacée dans son existence. Il faut alors s’unir ou périr. Bonne et heureuse année 2022 !
Bruno D SEGBEDJI
Source : Mali Horizon