L’annonce de l’exécution du Plan d’actions du gouvernement (PAG) de la Transition à hauteur de 70% est un signe encourageant dans la gestion du pays par les autorités actuelles. Lors du Conseil des ministres, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a fait état d’une progression significative par rapport à la dernière évaluation, qui affichait un taux de réalisation de 57,38%. Cette avancée montre une volonté de mener à bien les réformes cruciales pour la refondation du Mali, dans un contexte de défis sécuritaires et socio-économiques importants.
Bamada.net-Cependant, malgré cette amélioration, des questions persistent quant à la capacité du gouvernement de la Transition à atteindre ses objectifs dans les délais impartis. Si 42 actions ont été réalisées, 16 restent en cours de réalisation et 2 n’ont pas encore été entamées. Cette situation pose une question cruciale : le temps restant dans la période de Transition suffira-t-il à achever les actions en attente et garantir leur durabilité ?
Des avancées indéniables, mais des attentes élevées
Le PAG, adopté le 2 août 2021, a toujours été perçu comme l’un des instruments clés pour redresser un pays confronté à de multiples crises. L’accent mis sur le renforcement de la sécurité, la refondation institutionnelle, l’organisation d’élections libres et transparentes, et la promotion de la bonne gouvernance répond aux aspirations profondes du peuple malien. Mais, si des résultats sont visibles sur certains fronts, notamment dans l’amélioration des dispositifs de sécurité et l’engagement en faveur de la réforme politique, d’autres domaines, tels que la gestion économique et la lutte contre la corruption, semblent encore en chantier.
À Lire Aussi : PRÉSENTATION DU DPG DU PREMIER MINISTRE CHOGUEL : LE BOULOT PEUT COMMENCER
La réussite à 70% peut être perçue comme un indicateur de progrès, mais elle doit aussi inviter à la prudence. La montée en puissance des défis sécuritaires, exacerbée par la recrudescence des attaques terroristes, complique la mise en œuvre des réformes. En outre, les attentes populaires restent très élevées, notamment en matière de gouvernance et de justice sociale. La population malienne attend des actes concrets qui traduisent un véritable changement.
Un temps compté pour des réalisations durables
Le principal défi auquel fait face le gouvernement de la Transition est sans aucun doute celui du temps. Avec un délai limité, chaque jour compte pour achever les projets en cours et poser les bases d’une stabilité durable. À cet égard, le bilan de 70% montre une avancée, mais il faut souligner que la réussite ne se mesure pas uniquement en termes de chiffres. La qualité de l’exécution, l’impact réel sur la vie des citoyens et la durabilité des réformes sont autant de paramètres à prendre en compte pour juger de l’efficacité du PAG.
À l’approche de la fin de la Transition, les Maliens s’interrogent également sur l’avenir du pays après cette période de refondation. Le PAG, bien que porteur d’espoir, doit être vu comme une première étape dans un processus de long terme. Les prochaines élections générales, l’une des priorités du PAG, seront décisives pour juger de la capacité des autorités à léguer un pays stable, avec des institutions fortes et une gouvernance plus transparente.
À Lire Aussi : TRANSITION : FAUT-IL S’ATTENDRE À UNE DPG DU PREMIER MINISTRE OUANE ?
L’exécution du PAG à 70% est une nouvelle qui mérite d’être saluée. Elle démontre que malgré les difficultés, le gouvernement de la Transition avance dans son ambition de refondation nationale. Toutefois, il reste essentiel de garder à l’esprit que le plus grand défi demeure : celui d’assurer une mise en œuvre complète et pérenne des actions restantes. Le peuple malien attend des résultats concrets, et il est impératif que les autorités continuent à œuvrer avec détermination pour répondre à cette aspiration légitime. Le succès de la Transition se mesurera non seulement à travers le taux d’exécution du PAG, mais surtout à l’aune de l’impact réel sur le quotidien des Maliens et la reconstruction d’un État fort et inclusif.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net
