Depuis sa nomination le 22 avril 2019, l’actuel Premier ministre, Dr. Boubou Cissé n’a toujours pas présenté sa Déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. D’ailleurs, avec l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, c’est plutôt un remaniement ministériel qui est à l’ordre du jour, et non la Déclaration de la politique générale du Premier ministre.
Un manquement à une obligation constitutionnelle selon laquelle une fois nommé chef du gouvernement, le Premier ministre est tenu de présenter (sans préciser de délai) sa DPG devant les honorables députés. C’est après le vote dit de confiance des honorables députés en faveur de sa DPG que le Premier ministre aura le quitus de procéder à la mise en œuvre de la politique de son gouvernement.
Selon certains observateurs, le défaut de présentation de la DPG met en cause la légitimité du Premier ministre et au-delà tous les actes de son gouvernement. La preuve, c’est en dévoilant sa DPG que le peuple va découvrir la vision du Boubou CISSE, sa stratégie pour satisfaire les attentes et préoccupations du peuple à travers les projets et leurs plans d’exécution qui touchent tous les secteurs socioéconomiques, politiques et culturels du pays.
En effet, lors du Dialogue national inclusif, tenu en décembre 2019, le Premier ministre Boubou Cissé a promis qu’à travers les recommandations dudit dialogue, il fera sa DPG qui se fait toujours attendre.
Actualité oblige, avec l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, c’est plutôt un remaniement ministériel qui est à l’ordre du jour, et non la Déclaration de la politique générale du Premier ministre.
Pour le moment, il est fort probable que l’actuel pensionnaire de la Primature soit reconduit à son poste mais en cédant celui de l’Économie et des Finances au profit d’une autre personne.
En tout cas, il convient de noter que le bilan de la première année de Boubou Cissé à la Primature est très mitigé. Certes, les grognes sociales et politiques, ayant concouru à sa nomination, se sont un peu estompées, cependant, les crises scolaires et sécuritaires ne sont toujours pas résolues. A celles-ci est venue se greffer la pandémie du Coronavirus qui a mis en branle tous les secteurs d’activités, tant au plan national qu’international.
Pour d’autres, Boubou Cissé doit être remplacé par un Premier ministre plus politique pour insuffler une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale, à l’arrêt, bien avant l’apparition de la pandémie du Coronavirus.
Avec la nouvelle configuration politique, issue des présentes législatives (RPM : 51 députés, ADEMA : 22, URD 19, ensuite les partis MPM, ADP-Mali, CODEM, ASMA, etc.), il y a lieu de voir de nouvelles têtes faire leur entrée dans le prochain gouvernement qui ne saurait tarder à voir le jour.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews