Les chiffres officiels font froid dans le dos : 580 accidents de la circulation, en deux semaines, en mai 2020, 65 décès, 1956 blessés. Au Mali, les années passent et se ressemblent en termes de comptabilité macabre sur les routes.
À en croire l’Inspecteur Général Moussa AG INFAHI, le directeur général de la Police, les causes des accidents sont, entre autres : le très jeune âge des chauffards (16 à 20 ans), la conduite sous l’effet de psychotropes ou en état d’ébriété, le non-respect voire la méconnaissance du code de la route, la délivrance de permis de conduire dans des conditions obscures, la corruption sur les routes, le mauvais état des routes et du matériel roulant, etc.
En réalité, toutes ces causes citées plus haut sont des conséquences. La vraie cause est l’impunité. Tout simplement. Une impunité dont l’une des manifestations les plus révoltantes reste les petits arrangements avec les textes et les procédures. Tout le monde est concerné par le non respect du code de la route et des règles de la circulation. Les propriétaires de véhicules de transport en commun, les chauffeurs eux-mêmes, les pouvoirs publics et le malien lambda. Pas un seul jour ne passe au Mali sans qu’il ne soit déploré un ou des accidents de la circulation, avec comme conséquences, des pertes en vies humaines. Sur la route de Ségou, de nombreux dégâts humains ont été enregistrés depuis la livraison de ce chef-d’œuvre.
A la vérité, seule la volonté politique peut tout régler. La sensibilisation n’a que trop duré. Il est temps de sanctionner comme il se doit le policier qui refuse d’être intègre en se laissant corrompre. C’est le moment de retirer pour un bon temps, le permis de conduire à un mauvais chauffeur, en lui infligeant une lourde amende et d’exiger l’amende imposée à un usager de la route en état d’ivresse ou en possession d’un téléphone portable à l’oreille, de punir les conducteurs qui pratiquent l’excès de vitesse, pourraient obliger les réfractaires aux normes en vigueur, à la discipline. C’est enfin le moment d’exiger un meilleur service du contrôle technique, un peu trop laxiste dans notre pays. C’est possible, si les autorités se donnent les moyens de créer le citoyen malien nouveau.
Paul Y. N’GUESSAN
Source: Bamakonews