Évoquant la suspension provisoire des activités des partis politiques et des activités politiques des associations, Dr Choguel Kokalla MAÏGA a déclaré que le défi, aujourd’hui, c’est de stabiliser le Mali afin d’atteindre un point de non-retour dans la recherche de la paix ».
Pour lui, «Gouverner c’est prévoir, gouverner c’est décider, gouverner c’est s’assumer. C’est pour protéger les Maliens qui sont tous logés à la même enseigne, même si la décision n’est pas forcément acceptée par tous».
Selon lui, il y a une partie de la classe politique que se bat pour faire croire aux populations que cette décision d’interdiction des partis politiques constitue une dérive autoritaire, un recul de la démocratie.
Heureusement, s’est–il réjoui de constater qu’il est de notoriété établie que lorsque les Maliens comprennent le sens d’une décision, ils y adhèrent.
D’ailleurs, a-t-il fait savoir, les participants aux Assises nationales de la refondation (ANR) ont eu, après explication, à renoncer à leurs perdiems dont le coût s’élevait à plus de 2 milliards de F CFA.
Parmi ceux qui se lèvent contre cette décision du gouvernement, il y en a qui ne comprennent pas, d’autres parce qu’on les influence.
Mais, il y en a aussi, dit-il, qui sont clairement de mauvaise foi en fonction de leur agenda.
Ainsi, tirant les leçons des remous politiques de 2012, le gouvernement a donc décidé de suspendre les activités des partis politiques pour éviter que des soubresauts politiques ici à Bamako ne démotive les soldats engagés au front pour la stabilisation du pays.
«En 2012, il y a eu des manifestations politiques au Mali. Il y avaient des hommes politiques qui demandaient aux militaires de décrocher », a-t-il justifié.
Alors que nous sommes aujourd’hui à la phase de stabilisation de la souveraineté retrouvée du Mali, on constate une recrudescence des attaques terroristes sur l’ensemble du pays.
« Ayons des actions patriotiques, posons des actions qui découlent de l’histoire du Mali. Tous ces pays qui nous donnent aujourd’hui des leçons ont fait la même chose à un moment donné de leur histoire », a-t-il dit, avant d’ajouter : «Nous voulons nettoyer toutes les poches des terroristes au Mali avant d’organiser des élections ».
Il ressort de son propos que l’armée a décidé d’aller chercher les terroristes dans leurs derniers retranchements.
Selon lui, quand la vie du citoyen et la survie du pays sont en cause, le gouvernement doit prendre ses responsabilités en prenant des décisions qui peuvent s’avérer impopulaires, mais pour la bonne cause.
«Nous avons décidé de prendre notre destin en main. De nous assumer pour que certains ne profitent pas de la démocratie pour détruire la démocratie.», a-t-il assuré.
Pour le Dr Choguel, il est clair que ces terroristes et leurs parrains veulent nous avoir à l’usure en créant une instabilité politique et sécuritaire dans le pays.
« Nous allons nous battre jusqu’à ce que la stabilité du pays atteigne un point de non-retour. », a-t-il fait savoir, avant de poursuivre : «Personne ne viendra, au nom des élections, s’emparer du pouvoir pour aller vendre le Mali à l’extérieur».
Après la tenue du Dialogue inter-maliens, alors que le président du Comité va présenter son rapport, ces informations serviront au président de la transition et au gouvernement à prendre des décisions.
« Il n’y rien d’autre derrière. Sinon, si aujourd’hui il s’agissait simplement d’aller aux élections ; le gouvernement actuel, même s’il présente un poulet comme son candidat, il va passer», a-t-il clamé.
Pour lui, la question n’est pas de gagner des élections, mais de préserver la vie des Maliens et la survie du Mali.
Avant de terminer, il a invité les présidents des partis politiques à avoir des comportements patriotiques car, dit-il, il y a une période de pause que tous les patriotes devraient observer par ces temps qui courent.
Lors de cette intervention, il a également dénoncé le double standard de la communauté internationale sur les questions de démocratie et de liberté qui, selon ses explications, a fermé les yeux sur le report des élections et la dissolution des partis politiques en Ukraine au nom de la guerre alors que son belligérant, la Russie, a organisé les leurs.
« L’Onu nous demande aujourd’hui de lever la suspension des activités des partis politiques alors qu’elle n’avait pas daigné condamner l’attaque terroriste contre le bateau Tombouctou en septembre 2023», a-t-il critiqué.
Selon lui, le temps où c’était la communauté internationale qui décidait pour le Mali et les dirigeants étaient au gardez-vous comme si c’était les employés de l’ONU, est révolu.
Par Abdoulaye OUATTARA