Lors de son Assemblée Générale tenue à la Faculté des Sciences et Techniques (ex FAST), le 17 juin dernier, le Comité Exécutif National du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (CEN SNESUP) a annoncé sa décision de déposer un préavis de grève de 144 heures, couvrant la période du lundi 7 au samedi 12 juillet.
Cette grève sera automatiquement reconductible tant que les revendications demeurent insatisfaites.
Cette réunion a rassemblé les militantes et militants du syndicat face à l’inaction persistante des autorités de la transition qui peinent à respecter leurs engagements.
Le CEN-SNESUP, par la voix de son Secrétaire Général, Dr Alou DIARRA, a dressé un constat alarmant : les revendications du syndicat, notamment l’application de la prime de recherche, le paiement intégral des arriérés d’heures supplémentaires et des tâches liées aux examens, ainsi que la révision des nouvelles mesures régissant la Commission nationale d’Établissement des Listes d’Aptitude (CNELA), restent lettre morte.
Malgré les engagements pris par le gouvernement, le problème reste entier en dépit aussi des efforts consentis également par le syndicat pour avoir suspendu son mot d’ordre de grève.
« La partie gouvernementale a mis en place une commission chargée d’élaborer le projet de décret portant modification du Décret n°2017-0850/P-RM du 09 octobre 2017. Pour manifester sa bonne foi, la coordination a décidé de suspendre son mot d’ordre. La commission a terminé son travail consistant à définir les contours juridiques de la prime ainsi que ses impacts socioprofessionnels. Il y a trois mois, ce document a été finalisé et remis au ministre de l’Enseignement supérieur. Malgré plusieurs relances pour la signature de l’arrêté d’application, le dossier reste dans les circuits administratifs », précise le document de presse du CEN-SNESUP.
Face à la situation qui n’évolue pas, l’Assemblée générale, tenue ce 17 juin, a approuvé la décision de faire : un dépôt d’un préavis de grève de 144 heures, du lundi 7 juillet au samedi 12 juillet 2025. Cette grève, reconductible automatiquement, vise à obtenir la finalisation de la procédure d’application de la prime de recherche, avec effet rétroactif à la date de signature du décret de 2017, ainsi que le paiement intégral des heures supplémentaires et des tâches liées aux examens.
Par ailleurs, le syndicat dénonce également les disparités dans le traitement des Institut d’enseignement supérieur (IES) et l’application immédiate du nouvel arrêté de la CNELA, qui empêche de nombreux enseignants-chercheurs d’accéder aux grades supérieurs.
Cette mobilisation s’inscrit dans un combat plus large pour la reconnaissance des droits des travailleurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le CEN-SNESUP appelle à une unité sans faille des militantes et militants pour défendre la prime de recherche, un droit acquis essentiel à l’amélioration des conditions de recherche et d’innovation.
« Il est temps ou plus que jamais nécessaire de nous mobiliser autour de l’essentiel en nous donnant les mains pour défendre, cette fois-ci, sans relâche l’application de notre prime de recherche. Au-delà de son aspect monétaire, cette prime est un droit acquis et participe pleinement à l’amélioration des conditions de la recherche et de l’innovation scientifique », exhorte le secrétaire général du CEN-SNESUP, Dr Alou DIARRA.
Par ailleurs, il a insisté également sur la nécessité d’harmoniser les politiques au sein de l’espace AES, à l’image des pratiques en vigueur au Burkina Faso et au Niger. En effet, selon lui, la politique de l’harmonisation dans l’espace AES ne doit pas se limiter au mandat, mais doit prendre en compte la prime de recherche qui est déjà une tradition au Burkina Faso et au Niger.
PAR SIKOU BAH