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Éditorial : L’odeur de 2002 ?

La dégénérescence des partis politiques est aussi vieille que le multipartisme intégral décidé et instauré par la conférence nationale qui s’est réunie du 29 juillet au 12 août 1992, suite au coup d’État qui a déposé le général Moussa Traoré le 26 mars 1991. Le mal est donc congénital à la démocratie si vraiment celle-ci est née au Mali à cette période-là.

Mais le drame profond est qu’il n’y a pas eu, depuis, de politiciens réellement conscients que les partis  politiques sont les piliers sur lesquels doit reposer la démocratie, qu’il fallait donc les adapter en permanence pour organiser les masses afin de conquérir le pouvoir pour l’exercer avec l’objectif de rechercher le bonheur et le bien-être pour tous. Les partis ont toujours été malheureusement des créations entre les mains de quelques rusés patentés qui ont toujours abusé de l’État. Instruments de prédations, les formations politiques se sont démultipliées comme des champignons à cette fin. L’ADÉMA-PASJ a été particulièrement volage en donnant naissance à une kyrielle d’autres.

En 2002, cette formation dite de l’abeille solitaire entame même une carrière de racoleur, après avoir pourtant été au pouvoir pendant dix ans, en se mettant au service d’Amadou Toumani Touré dans les circonstances et les conditions que l’on sait. Depuis, “accompagner l’action du Président” est devenu sa justification pour survivre. C’est cette odeur que la Ruche dégage à présent.

Mais les partis politiques, qui ont refusé de participer aux Assises Nationales de la Refondation, peuvent-ils être d’un apport à la poursuite de l’œuvre grandiose de reconstruction nationale que mènent les autorités de la Transition ? Que non ! Les partis qui s’agitent de nos jours n’en sont pas un, ce sont plutôt des tenants de cartels mafieux qui veulent se glisser dans la nouvelle gouvernance, avec toutes leurs capacités de nuisance que l’on n’ignore pas. Si partis il y a, ils ne pèsent pas un gramme dans la balance. L’histoire récente, celle des trois dernières années, le prouve. Quand la première mobilisation populaire a été annoncée pour le 05 juin 2020, le pouvoir en place, marqué par la kleptomanie et les crimes multiples contre l’armée, les forces de sécurité, les finances publiques, etc., n’a pas pu tenir de conseil des ministres dans les deux semaines qui ont précédé l’évènement programmé; le dernier conseil des ministres a eu lieu, en effet, le 20 mai 2020 et jamais rien de tel jusqu’au 18 août 2020. Le gouvernement a été en vadrouille tout simplement. Le M5-RFP organise sa deuxième mobilisation le 19 juin. Six jours après, la flopée de partis politiques qui tournaient autour d’IBK, comme pour donner la réplique, décident de se faire entendre, en se faisant baptiser CONVERGENCE DES FORCES RÉPUBLICAINES. Le 25 juin, ils ne pourront pas remplir la salle des 5.000 places du Palais des Sports, malgré la mise en branle par eux de toute l’oligarchie administrative, avec aussi l’utilisation des moyens de l’État, la distribution des bons d’essence, des Sotramas mis à disposition au niveau des quartiers de Bamako… Ce sont les mêmes que l’on retrouvera plus tard dans le Cadre d’échanges…, dans Synergie 22…mais qui échoueront toujours à contrarier la marche en avant de la Transition. Il y a des leçons à assimiler.

 

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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