Alors que la situation économique et financière du pays interpelle fortement, le Gouvernement se réfugie derrière une simple « tension de trésorerie ». On dédramatise, à la limite du loufoque.
Dans ce tableau bigarré, Soumaïla CISSE ou Choguel Kokalla MAIGA, tous anciens ministres, peuvent être taxés de se livrer à des spéculations hasardeuses, de dramatisation excessive, quand ils pointent du doigt une « crise financière et économique », bien plus préoccupante qu’une simple « tension de trésorerie ».
Mais, le Gouvernement doit trouver des arguments imparables pour justifier l’exécution du Programme annuel d’émissions de bons et obligations du Trésor qui a permis de mobiliser la somme de 548,98 milliards de FCFA, soit 350,18 milliards FCFA au titre des obligations du Trésor et 198,80 milliards FCFA pour les bons du Trésor. Des sources autorisées soutiennent que ces émissions ont contribué à faire face aux besoins de trésorerie et de financement du Programme d’investissement de l’État.
Le Gouvernement devrait également pouvoir convaincre sur les grèves sporadiques devenues un rituel. Les grèves se sont installées (durablement ?) Leur incidence financière ne permettant pas au Gouvernement de les désamorcer. D’ailleurs, pour le mois de décembre 2018 et de janvier 2019, le Premier ministre avait annoncé une Conférence sociale sur la question des salaires pour voir comment traiter cet aspect de notre vie de manière durable en tenant compte des ressources et dans l’équité. Elle n’a pas eu lieu et l’équation reste intacte.
En fait, la situation est beaucoup plus préoccupante que les autorités voudraient le faire croire. La relativisation à outrance trahit ostensiblement une institutionnalisation du mensonge. Un proverbe arabe dit : ‘’le mensonge te fait vivre une nuit, et la vérité toujours’’. Cette sagesse devrait conseiller à ce Gouvernement rompu dans l’art de la fuite en avant de se ressaisir, de remettre les pendules à l’heure. Pour cela, comme le dirait l’autre, « il faut tenir au peuple le langage de la vérité ». Parce que : ‘’mieux vaut une vérité qui fait pleurer qu’un mensonge qui fait rire’’ (Proverbe kurde). Mais cette franchise s’accommode-t-elle des arnaques intellectuelles en politiques chez nous ? Hélas, c’est non.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin