Si l’adénome de la parathyroïde est une affection bénigne, l’autre mal dont souffre véritablement le président Ibrahim Boubacar Kéita est plus redoutable ; et frise une gangrène. Un mal qui gangrène sa gouvernance et exige deux interventions urgentes : une ablation partielle ou totale d’une partie de l’exécutif ; et une frappe chirurgicale au sein de sa propre formation politique. En tout cas le diagnostic établi part plus d’un observateur de la scène politique est sans appel. Le vrai mal est donc connu et bien connu. IBK souffre et de son gouvernement et de son parti politique.
En ce qui concerne le gouvernement, l’observation microscopique révèle une carence aigue de sens de la responsabilité, une poussée d’incurie et un manque criard d’initiative. Ces symptômes conjugués provoquent le désarroi chez la population qui s’éloigne progressivement des sources d’infections gouvernementales et s’oriente vers la rue où la quête de la pitance la malmène impitoyablement.
Les hurlements de la société civile pour des questions courantes de survie, les lamentations de l’opposition jusqu’ici courtoise, et le grossissement de la vague des mécontents tracent les limites de compétence du gouvernement qui semble avoir perdu l’initiative vogue dangereusement vers l’inertie. Le constat est amer et têtu, bien têtu. Monsieur le Président, nous n’avons ni le gouvernement de nos besoins, ni le gouvernement de vos solutions. Verdict donc: Ablation totale ou partielle de certaines parties de l’exécutif que nous ne révélerons pas(soyez indulgents) pour raison de secret médical.
En français facile, certains ministres méritent des coups de bottes pour avoir été incapables de répondre aux attentes de leurs administrés. Les agitations de la société civile et la colère de l’opposition sont plutôt les conséquences d’une certaine arrogance qui cache mal l’incompétence de certains ministres. Pour appeler le chat par son nom. Nul n’est plus Malien que l’autre. Nous savons tous que le Mali, notre Mali traverse en ce moment une crise multidimensionnelle, et nul ne souhaite le pire comme certains voudraient bien le faire croire au Président.
Dans certains cas ; ce mal aurait pu être conjuré. Mais ici, les parois du cercle présidentiel puent d’incompétence et provoque des allergies par endroit. Des conseillers techniques et autres proches collaborateurs du président sont devenus ses propres détracteurs. Les fuites organisées des décisions confidentielles et les trafics de tout genre ont enlevé à certains cadres toute dignité .(j’implore à nouveau votre indulgence pour ne citer personne). Préoccupés par leur confort personnel, ils ne sont jamais présents dans les processus d’anticipation ou de gestion des crises. La preuve, ils sont et demeurent tous muets et inopérants par rapport aux différentes crises qui minent aujourd’hui la gouvernance.
Quoi qu’on dise, eux sont parfois mieux que certains cadres du parti au pouvoir qui semblent avoir leurs propres agendas. Il ne faut pas se tromper, la réussite ou l’échec du mandat du président ne leur dit presque rien. Ils savent qu’ils ont de quoi brouter au moins pendant les cinq ans du mandat et préparent déjà la prochaine transhumance. Il s’agit de certains élus totalement absents et en rupture de banc avec l’action gouvernementale. Nous avons l’habitude d’entendre dire que le Président lui-même ne se préoccupe pas du parti et qu’il n’a rien à attendre de lui.
Aujourd’hui, IBK est un président bien malade ; non pas de l’adénome de la parathyroïde qui (Dieu merci) a été extirpé) mais de ses hommes à lui. Le parti en premier, le gouvernement pour l’assommer.
A bon entendeur Salut
Abdoulaye Niangaly
Source; La depeche