Après les coups de force perpétrés au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, le Niger est entré dans la danse par le renversement du président Mohamed Bazoum ce 30 juillet 2023. Une fois au parfum de cette information, la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) est allée vite en besogne. Le 30 juillet 2023, elle a exigé le rétablissement du président Mohamed Bazoum au pouvoir au nom du respect de l’ordre constitutionnel.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, voyant sa crédibilité se jouer, a brandi la menace d’une intervention militaire pour faire revenir de force le président Bazoum au pouvoir. Aux mains des militaires, le locataire déchu du palais n’a pas encore démissionné de son poste de président. Comme réponse à la menace de la Cedeao, les autorités du Mali, du Burkina Faso en plus de celles d’autres pays ont exprimé leur soutien total au peuple frère du Niger. Ils seraient sur le qui-vive pour répondre par les armes à une intervention militaire au Niger.
Alors questions : les frères d’antan vont-ils s’affronter. Doit-on arriver à un point de non-retour ? Le président Bazoum est-il au-dessus du Niger et de toute la sous-région ? Autant de questions qui taraudent les esprits et méritent d’être répondues. Lorsqu’on interroge l’histoire, il s’avère que l’empire du Mali couvrait une vaste zone dont le soudan français, le Sénégal, la Guinée Konakry, la Guinée Bisseau, le Niger, la Côte d’Ivoire etc. L’on comprend aisément que la colonisation n’a servi qu’à diviser un empire en pays pour l’assouvissement du désir de domination.
Partant de cette relation historique entre ces pays liés par les traditions séculaires, l’on peut dire sans risque de se tromper que les frères d’antan veulent se déchirer faisant plaisir aux partisans du néocolonialisme. C’est un système qui n’a jamais changé. Il se met en place sur la base de la division afin de régner en maitre sur les anciennes colonies. Le manque d’union entre les différents rois en Afrique a été le levain de la pénétration coloniale. Donc les chefs d’Etat des pays africains de la Cedeao doivent redoubler de vigilance pour déjouer les coups malsains. Ils peuvent être de nature à mettre en mal la souveraineté déjà amorcée par les autorités maliennes.
Bazoumana KANE
L’Alerte