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Éditorial : ARRÊTEZ DE TROMPER LE PREMIER MINISTRE !

On a appris avec soulagement, mais sans pour autant que les inquiétudes et les colères soient dissipées, que l’application des nouvelles taxes prévue ce mercredi, 19 février 2025, a été repoussée à une date ultérieure. Cette décision, intervenant deux semaines (deux conseils des ministres) après que les fameuses taxes aient été édictées par deux ordonnances prises en conseil des ministres le 05 février dernier, montre que les autorités ont parfaitement mesuré l’ampleur du rejet des nouvelles taxes destinées à aider le pays à se sortir des douloureuses épreuves qui lui sont imposées. C’est une bonne conduite car, si gouverner c’est prévoir, c’est aussi écouter les gouvernés, les comprendre et surtout leur éviter des passages en force. Pour ce qui est du peuple malien singulièrement, nul de conscient ne peut l’accuser de manquer de résilience, encore moins de quitter la réserve pour se porter aux avant-postes en se mettant debout sur les remparts chaque fois que l’ennemi découvre son front.

Or, l’ennemi a aujourd’hui son front visible partout. Pour le Malien de 2025, une taxe de 100 FCFA pour un pays meurtri par 30 ans de pillages généralisés par des responsables et gouvernants politiques, n’est pas la mer à boire. Par contre, il est important et nécessaire que nos cadres et hauts responsables donnent l’exemple en faisant des coupes importantes sur leurs gains, ce qui loin d’être le cas au regard de l’augmentation effrénée, d’année en année, des budgets des plus hautes institutions depuis plus de trois ans, c’est-à-dire un temps qui se me mesure de la rectification de la trajectoire de la trajectoire de la Transition le jour du 24 mai 2021. A cette réalité indéniable qui rend perplexes beaucoup de citoyens conscients et les turlupine outre mesure, il faut compter- et conter- la banalisation de la corruption et de la délinquance financière qui se lisent régulièrement dans les rapports du Végal, de l’Oclei et autres structures de contrôle. Le procureur près la Cour suprême a certainement fait jeu difficile en dévoilant qu’en un temps record ce sont 40 citoyens haut placés pour servir la nation, dont 11 ministres, qui sont actuellement coupables de crapuleries de plus 80 milliards de Francs CFA au détriment du pays, donc de la nation. Si l’on éclaire pareil crime avec la sagesse enseignée par les religions et la philosophie, on sera bien obligé d’admettre que le refus de punir les crimes est plus grave et plus déshonorant que la liberté de les commettre. Tel est le cas de conscience devant lequel se trouvent les gouvernants, et c’est pour eux ce que l’islam désigne comme le moment de la traversée du Pont çîrat : on passe pour les lieux de félicité ou on tombe dans les flammes de l’enfer. Thierno Bocar, le sage de Bandiagara et maître d’Amadou Hampâté Ba, expliquait cela en ‘’français facile’’ en disant à son questionneur que « la faute du dirigeant équivaut à la superficie de son territoire multipliée par le nombre des populations du pays ». En mesurant ce drame ine fine, certains doivent arrêter de tromper le Premier ministre, et avec lui le Président de la Transition. Faire croire que 100 FCFA est une somme dérisoire qui n’affectera nullement le quotidien des Maliens est une supercherie.

C’est ne tout simplement pas comprendre qu’en prenant deux ordonnances en violation de la loi, l’Etat a avoué être pris financièrement à la gorge et que tout ce qui est annoncé en amont et en aval n’est que tromperie. Et c’est en ce moment que de grands travaux sont lancés, que des annonces de levée de sommes colossales sont faites, alors que les secteurs les plus souteneurs de notre économie sont dans la panade. On en arrive même à balancer une vidéo aux fins de faire croire qu’en 2025(qui n’a pas deux mois révolus encore), des coupes drastiques ont été opérées par les autorités dans les budgets au point que ce sont plus de 220 milliards de francs CFA qui ont été récupérés et qui vont servir à solutionner pour de bon la crise énergétique ! Avons-nous donc un budget duquel on peut retirer plus de de 220 milliards ? Cette opération salvatrice a eu lieu quand et dans quelles poches ? Non, ne poussez pas le Premier ministre à croire qu’au Mali tout va bien dans le meilleur des mondes depuis seulement le 21 novembre 2024 et qu’il peut descendre du ciel, comme le Petit Papa Noël, avec des chaussures comme à tous, avec des petits souliers pour les flatteurs dotés de langues perverses. On aura appris avec une de ces langues venimeuses que son prédécesseur, Dr. Choguel Kokalla Maïga, passera bientôt devant la Cour Suprême devant laquelle ce dernier doit s’expliquer sur une affaire de 4,5 milliards de francs CFA. Incroyable manœuvre s’il en est ! Autant dire que le faux front ouvert par un rapport du Végal il y a quelques semaines n’était autre chose que le tract destiné à préparer les conditions, dans le flou, de la « neutralisation » de l’ancien Premier ministre. Le Mali n’a pas besoin de vindicte comme mode de gouvernance. Nous en reparlerons.

Amadou N’Fa Diallo
Source : journal Le National n° 672 du jeudi, 20 février 2025.

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