Souleymane Cissé, figure emblématique du cinéma malien et africain, s’est éteint mercredi à l’âge de 84 ans, victime d’un malaise. Double lauréat de l’Étalon de Yennenga au Fespaco, il fut également le premier africain récompensé à Cannes, en 1987 avec le Prix du Jury pour son film Yeelen.
Ce jeudi 20 février, une foule émue s’est rassemblée à son domicile pour lui rendre un dernier hommage. Parmi les nombreux collaborateurs, collègues et proches présents, Fatoumata Coulibaly, connue sous le nom de FC, une cinéaste qui a évolué dans plusieurs films de Souleymane Cissé. Elle se remémore les qualités humaines et professionnelles du lauréat du Carrosse d’Or 2023, décerné à Cannes.
« Il était direct, franc, et au-delà de sa rigueur, profondément humain », confie la comédienne et réalisatrice qui se souvient d’ailleurs de certaines collaborations avec Souleymane Cissé. « C’est une grande perte pour le cinéma, pas seulement malien, mais mondial, car Solo est une véritable référence.Je devais chercher des comédiens pour lui, et nous avons trouvé Sokona Gakou, une de mes collègues, qui a accepté de jouer dans l’un de ses films. », témoigne-t-elle.
Un cinéaste engagé et une source d’inspiration
Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes, souligne l’impact de son œuvre :
« Il était la figure de proue du cinéma africain. Ses films éveillent les consciences et poussent les peuples à agir. »
Le réalisateur insiste sur l’engagement de Souleymane Cissé à travers ses films.« C’était un cinéaste engagé. Nous nous souviendrons de lui comme l’un des grands maîtres du cinéma africain. Ses œuvres sont de véritables cas d’école. »
Assane Koné, journaliste culturel, déplore la perte d’un réalisateur hors pair, dont les films ont su capturer la réalité du quotidien malien.« Il avait des qualités humaines exceptionnelles. Malgré sa notoriété internationale, il restait toujours accessible à Bamako. Tout le monde pouvait l’approcher. »
Un ultime adieu à une légende
Quelques heures avant son décès, le 19 février, Souleymane Cissé animait encore une conférence de presse, présentant ses trophées aux médias. Il devait s’envoler ce jeudi pour Ouagadougou afin de présider le jury de la catégorie long métrage de fiction au Fespaco.
Le cinéaste sera inhumé ce vendredi 21 février, après la prière du vendredi, laissant derrière lui un héritage cinématographique inestimable.
Source : Studio Tamani