La présidentielle de juillet prochain suscite beaucoup de discussions, parce qu’il s’agira de gérer un pays en guerre, un pays ruiné moralement et financièrement, un pays à terre, qui aura besoin de suffisamment de ressources pour se relever, se redresser, se mettre au même niveau que les autres nations démocratiques, les vraies, afin de relever le défi du développement durable.
Ibrahim Boubacar Keita
Pour ce faire, le peuple malien va élire dans deux petits mois celui (ou celle?) qui sera chargé de prendre en mains sa destinée. La soif de changement et de renouveau politique ont permis l’émergence de deux jeunes, Dramane Dembelé de l’ADEMA, qui par miracle a supplanté les grands ténors, et Housseïni Guindo de la CODEM, qui travaille bien à l’intérieur du pays et qui est en ce moment à l’assaut de l’extérieur, notamment de la Côte d’Ivoire, où vivent des millions de nos compatriotes.
Face à cette jeunesse, il y a des dinosaures de la classe politique, qui n’entendent pas se faire enterrer de sitôt par de jeunes ambitieux aux dents longues. Au nombre de ceux-ci, les noms d’IBK et de Soumaïla Cissé reviennent constamment sur les lèvres comme étant les favoris de la présidentielle. Celui dont on parle sans cesse et qu’on veut abattre, c’est bien IBK. Ce sont des responsables du FDR qui distillent ça et là qu’il est le candidat de la junte, qu’il négocie discrètement avec Sanogo et qu’il représente un danger pour le Mali, parce qu’il poursuivra une fois élu sa collaboration avec Kati. Quelle tromperie!
Ils répandent cette rumeur pour empêcher un éventuel vote des militaires en faveur d’IBK, parce qu’il a toujours gagné dans les casernes, sauf en 2007 où ATT, avec les moyens et les pressions que l’on sait, a pu s’attirer le vote de ses frères d’armes. En 2002, il avait été battu à plates coutures par le Président du RPM. Les militaires ont toujours voté pour un homme fort, un homme d’Etat. Ils n’hésiteront pas à remettre ça. C’est donc peine perdue pour les détracteurs de l’ancien Premier ministre.
Hier comme aujourd’hui, tout le monde sait que l’époux d’Ami Maïga a de la poigne, un sens élevé de l’Etat. Il jouit d’une sympathie extraordinaire au sein de l’opinion publique nationale. Et, s’il parvenait à transformer celle-ci en poids électoral, nul doute qu’IBK sera le Président du Mali à l’issue du prochain scrutin. Nous faisons fi de ses bons rapports avec les voisins du Mali, notamment Alger et Niamey, et les dirigeants actuels de la France.
En toute franchise, IBK est l’une des solutions à la crise, au regard de ses multiples qualités d’homme d’Etat. Celui qui ne jure que par «Dieu, ma conscience et le Mali» être en train de dégainer sa dernière cartouche pour gagner au profit du peuple.
Face à cette victoire décisive qui se dessine, des ténors du FDR, qui n’ont rien en commun en dehors d’avoir œuvré pour mettre le pays dans le pétrin actuel, s’activent pour réclamer un «candidat unique» afin de barrer la route à l’ancien Président de l’Assemblée nationale. Quelle aberration! L’observateur politique le moins avisé sait que c’est un leurre de réussir ce challenge.
L’ADEMA a déjà son candidat. Modibo Sidibé est dans les starting blocks. Jeamille Bittar également. Choguel Maïga se prépare. Tiébilé Dramé est en quête de sous pour se mettre à niveau. Alors, qui cèdera au profit de qui? Il semble impossible de trouver un candidat FDR unique et consensuel. Ils iront à l’élection en rangs dispersés. Alors, qui a peur d’IBK ? Ils le trouveront au tournant, imperturbable. Comme on le dit: «Qui Vivra verra?»
Chahana Takiou