J’ai une peur bleue pour le Mali, embourbé dans une situation sociopolitique très tendue. En effet, le pays est confronté, depuis 2012, à une crise multidimensionnelle qui menace même les fondements de son existence. Dans le cadre de la décrispation de la situation politique qui a complètement paralysé le Mali (un mois sans Exécutif), le président de la République IBK a eu deux (2) tête-à-tête avec Mahmoud Dicko, autorité morale du Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Avant de rencontrer, ce dimanche 05 juillet 2020, le Comité stratégique, quasiment au grand complet, du même mouvement.
Cette rencontre tant attendue a malheureusement envenimé la situation politique. Les conclusions de ladite rencontre voulue par les organisations nationales internationales n’ont permis aucune avancée vers la sortie de crise.
Bien au contraire ! En ne formulant aucune proposition concrète conforme aux souhaits du M5 RFP ou aux suggestions de la Cedeao, le 19 juin dernier, IBK a davantage amplifié la colère de ses interlocuteurs qui, juste après la tête-à-tête, ont pondu un communiqué pour annoncer le maintien de leur meeting de ce vendredi 10 juillet, pour demander la démission du chef de l’Etat.
Pour la stabilité et l’intérêt national, IBK doit se ressaisir et mesurer la profondeur de la crise. Il est encore temps pour IBK de sortir de son inaction pour éviter le chaos.
Si le Mandé Massa reste sourd aux chants de sirène d’une partie importante des Maliens, il portera seul la responsabilité de ce qui arrivera de fâcheux dans les prochains jours. Des décisions courageuses et vigoureuses doivent être prises dans le sens d’une réponse concrète et pertinente aux aspirations du M5 RFP ainsi que celles de la mission de la Cedeao et des partenaires et amis du Mali.
Lors du meeting du 19 juin 2020, la sagesse l’iman Mahmoud Dicko a épargné la République du chaos. Car ce jour-là, aucune force n’aurait pu contenir la marée humaine si elle était montée à Koulouba. Du coup, il faut avoir craindre une autre manif du M5-RPF. De ce fait, j’invite le cadre de médiation nationale des organisations confessionnelles et de la société civile à s’investir rapidement pour que des solutions soient trouvées entre les parties avant le meeting du vendredi 10 juillet.
Aliou Touré
Le Démocrate