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Edito : Le Mali, otage de ses enfants !

Notre beau pays, légendaire et millénaire, traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire. Son existence même se trouve menacée à cause d’une crise multidimensionnelle. Le Mali est un grand corps malade.

 

Au lieu d’unir nos forces pour soigner cette grande plaie béante, certains privilégient leurs seuls intérêts. Pour preuve, le pays est totalement pris, en ce moment de transition, en otage par une série de grèves.

Est-ce le bon moment ?

Que non ! Nous sommes en période de transition, et l’installation des autorités transitoires ne vaut même pas deux mois.

L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) qui compte 13 syndicats nationaux regroupant la majeure partie des syndicats de l’administration d’Etat (les impôts, la douane, les affaires économiques, les domaines, entre autres), la santé, les banques, les assurances, l’administration pénitentiaire, etc., vient de boucler 72 heures de grève.

Cela a engendré d’énormes pertes financières pour l’Etat qui a enregistré une baisse en termes de recettes douanières et fiscales, chiffrée à des centaines de milliards de F CFA. Le drame est que certains se réjouissent de cette posture dangereuse qui donne une mauvaise  image  de notre fibre patriotique.

Pis, ni les religieux ni les organisations de la société civile encore moins le Réseau des communicateurs traditionnels (Recotrade) n’a fait le petit effort  pour  empêcher cette situation  de paralysie du pays.

L’Untm vient encore de déposer un autre préavis de grèves de cinq (5) jours, du 14 au 18 décembre prochain. 

La grève est un droit pour les syndicats certes. Mais choisir le moment d’une grève est un acte citoyen et patriotique.

Vu les multiples préavis de grève déposés par les syndicats en cette période de transition, on se pose la question si réellement ces gens-là aiment  ce pays-là ?

Si réellement ce sont des vrais Maliens ou si réellement ils connaissent une période de transition ?

Dans tous les cas, qu’ils ne travaillent même plus. Ce qui est sûr, c’est que personne ne viendra faire ce pays à notre place.

Je ne sais pas comment en 18 mois la transition va résoudre vos problèmes si vous ne voulez pas travailler. Car le préavis déposé a un coût budgétaire alors, où est-ce qu’on va générer toutes ces sommes ? 

Redevenons des maliens, car être malien demande un certain nombre de vertus qu’on a tendance à perdre aujourd’hui.  

Monsieur les syndicalistes, n’oubliez pas que vous avez votre avenir derrière vous. Mais vos enfants devant eux. Ayons pitié de ce pays menacé de disparition.

Une période transitoire est-elle le moment opportun pour faire des revendications tout azimut. Arrêtez de prendre votre pays en otage !

Aliou Touré

SourceLe Démocrate

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