Mon pays, le Mali. Jadis un grand pays millénaire qui fut quand beaucoup n’était pas, traverse les moments les plus difficiles de son histoire. Son existence même est menacée. Face à la cette dégénérescence de l’Etat, où chaque Malien est quelque part responsable, nous devons retrouver la conscience et la consistance patriotique pour trancher vif l’imbroglio politico-sécuritaire qui menace la survie de la patrie.
En effet, ce n’est pas dans l’hypocrisie et la singerie démocratiques que nous arrêterons la descente aux enfers que connait actuellement le Mali au su et au vu du monde entier. Pour cela, changeons de paradigme, pour mettre le sauvetage de la patrie au-dessus de tout, notamment en puisant notre inspiration dans nos sources, nos valeurs de dialogue. « Les peuples portent leur délivrance dans leurs mains et leurs destinées dans leur volonté ». Cette assertion semble affichée la volonté du président de la République IBK qui a appelé le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, son véritable et redoutable challenger politique, au téléphone afin de dialoguer. Cet appel téléphonique a suscité beaucoup d’espoir pour la décrispation du climat politique devenu très tendu après la présidentielle.
Il nous faut savoir et pouvoir mettre entre parenthèses la tragi-comédie électorale entre milliardaires, en faisant place à une transition de mobilisation nationale, la meilleure voie pour sauver le pays de la partition qui semble être déjà consommée vu les nouvelles exigences sécessionnistes imposées par la Coordination des mouvements armées de l’Azawad (CMA) aux habitants de Kidal. Devons-nous croiser les bras et permettre à une poignée d’individus de diviser notre pays ? Que non !!!! Que non !!!
Rien n’est encore perdu. Il nous faut cependant une concertation nationale souveraine. Elle permettra, entre autres, de clarifier une vision de sortie de la crise multidimensionnelle, avec ses valeurs et missions spécifiques ; de préciser les moyens et conditions de rétablissement de l’intégrité territoriale et de la sécurité; de s’entendre sur les grandes lignes d’une politique de satisfaction des besoins basiques de la population. Une telle démarche est le préalable pour que cette population qui a tout donné au pays, depuis l’indépendance, accepte de nouveaux sacrifices. Car nous sommes désormais à l’étape où il faudra trouver un remède approprié et efficace. Nous sommes tous à bord de ce navire Mali qui menace sérieusement de couler et nous devons tous autant que nous sommes prêtés main forte à sa salvation. Autrement, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer. Nous sommes tous coupables à quelque niveau que ce soit. Comme le disait Khalil Gibran dans son ouvrage Le Prophète: “Aucune feuille ne peut jaunir et tomber de la branche sans le silencieux consentement de l’arbre entier. ” Que chaque citoyen malien à quelque niveau que ce soit commence par faire son examen de conscience. Ce n’est pas trop tard. Si la volonté y est, un changement qualitatif et salvateur est encore possible par le biais d’une pénitence générale. Et nous devons, par notre comportement de tous les jours, contribuer à rehausser l’image de ce merveilleux pays malgré nos divergences de point de vue. Les défis sont certes énormes et les moyens sont limités mais comme on aime à le dire très souvent, «impossible n’est pas malien ». La finale de la Coupe d’Afrique U20 Niamey 2019 remportée par les Aiglons doit inspirer nos leaders politiques, syndicalistes, religieux,… en ce sens que nous devons mettre le Mali au-dessus de nos égos afin que nous puissions nous donner la main pour sauver l’essentiel. L’essentiel aujourd’hui pour nous Maliens, c’est la préservation de la cohésion sociale et de l’unicité du pays.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate