Janvier 2015 : la population de Gao proteste contre le cantonnement de l’Armée malienne par la Mission onusienne. Celle-ci ouvre le feu faisant au moins trois morts et des blessés.
14 Mai 2015 : la CMA attaque les positions de la Plateforme à Ménaka face à une MINUSMA plutôt livide et soucieuse de cantonner les FAMAS dans leurs retranchements. L’Armée malienne force le barrage et rejoint les combattants de la Plateforme. L’offensive de la CMA se solda alors par une cuisante défaite. Un détail: l’attaque avait été annoncée et planifiée. Et la MINUSMA a bien observé les mouvements de troupes sans mot dire. Et après que la bataille soit perdue par les assaillants, elle (la mission onusienne) fit un communiqué exigeant le retrait pur et simple du GATIA de ladite localité.
Attendue en Avril 2015 pour la signature de l’Accord de paix, la CMA se fait désirer, exige un report et pose des conditions. La MINUSMA tord le bras aux autorités maliennes pour accepter les récriminations et les nouvelles revendications de la Coordination (CMA) impudiquement appelées «arrangements sécuritaires». Passons !
Il y a environ deux semaines, les populations de Kidal sortent massivement pour dénoncer la mauvaise gestion des affaires par la CMA qu’elles tiennent responsables de tous leurs malheurs. Elles espéraient obtenir aide et assistance. En clair, elles demandaient secours. La MINUSMA ne dit mot.
Plus récemment, lundi 17 et mardi 18 Août dernier, des éléments de la Plateforme majoritairement originaires de Gao, Ménaka, Anéfis, Andaraboukane, Kidal (eh oui, Kidal!); ces éléments, disions-nous, tentent d’approcher leurs frères visiblement en mauvaise posture. La CMA s’y oppose. Et c’est l’affrontement ! Là aussi, les occupants perdent la manche. Et voilà encore la MINUSMA qui vient à la rescousse et impose une ceinture de sécurité autour de Kidal, ignorant superbement le cri de détresse des populations pour lesquelles elle dit pourtant exister.
Vous avez certainement compris: la Mission onusienne au Mali donne la nette impression d’être «inéquitable», expression appropriée dont le gouvernement malien a fait usage dans son communiqué. C’est bien une partialité, voire, une manifestation de sympathie. Toutes ses décisions, actes et engagements sont en effet favorables à la CMA pourtant minoritaire et marginale.
Et, voyez-vous? Les responsables de cette mission onusienne au Mali disent à qui veut l’entendre qu’il revient aux Maliens de faire leur guerre qu’ils ne sauraient mener à leurs lieu et place, de gérer leurs propres affaires; qu’elle «n’est pas là pour faire la guerre»… Et maintenant que les appelés les prennent au mot, et décident de régler eux-mêmes leurs «propres affaires», les voilà qui accourent pour installer une «prétendue ceinture de sécurité» !
Ils promettent d’ouvrir une enquête, de situer les responsabilités et de châtier les violeurs de l’Accord et… Ah j’oubliais! Qu’en est-il déjà de l’enquête par elle promise suite à l’attaque de Ménaka par la CMA, en violation de l’accord de cessez-le-feu, au mois de mai dernier ? Accord sur lequel, elle était censée veiller. Ah la MINUS…
B.S. Diarra
Source: La Sentinelle
