On avait presque compris que les portes du Palais de Koulouba étaient fermées à double tour par clé.
On n’avait jamais estimé, que le prince du jour oserait salir les tapis de son prestigieux Palais par des pontes de l’opposition.
Surtout que ‘’Jeune Afrique’’, dans une de ses récentes parutions, titrait ceci : ‘’IBK : Koulouba, c’est moi !’’
Des proches, nouveaux comme anciens, avaient mis le ‘’Mandé Massa’’ sur un dangereux piédestal.
L’enfermer dans ce Palais détruit, le faire entourer d’un rideau de fer, l’encourager à y passer des heures de solitude. Et lui, s’y plaisait. C’est pourquoi, il se glorifiait du fait qu’il travaille, quotidiennement, du matin jusqu’à des heures tardives.
Très coupé de son peuple, car ce sont quelques privilégiés, Ambassadeurs et hôtes du Mali qui franchissaient le seuil du Palais, IBK ignorait complètement la réalité du pays.
Il ne recevait ni la presse, comme son prédécesseur qui organisait, occasionnellement, des conférences de presse, ni accordait d’audiences aux composantes de la société civile.
Et ne consultait, aucunement, les responsables politiques sur les grandes questions de l’heure.
Celui qui a été élu par 77% des électeurs maliens, félicité par son challenger avant même la proclamation des résultats, avait fait de son Palais un royaume. Où il déambulait dans les couloirs pour corriger les nœuds de cravate de ses employés et les faux français de ses ministres.
Il a fallu certaines épreuves comme, l’affaire de l’avion présidentiel, celle du marché de gré à gré de près de 70milliards et les récents évènements de Kidal pour que le ‘’Kankélétigui’’ sache qu’un seul doigt ne peut prendre du caillou.
Pour la première fois, après huit (8) mois de gestion, le président IBK a finalement ouvert son Palais aux opposants. Qui, heureusement, sont tous de grandes personnalités du pays. Qui, contrairement à ce qu’on peut lui faire croire, ont aussi des opinions à émettre. Le simple fait de les recevoir, donne de l’éclat à l’image du Palais de Koulouba et à la renommée démocratique du Mali, avec.
Encore une fois, le président de la République qui se plaint de sa communication, au lieu de donner 80 millions à ‘’Jeune Afrique’’, envoyer son ministre de la Communication à Washington ou laisser sa cellule balancer des insanités dans les journaux de la place, doit multiplier ces genres de rencontres. Qui sont, non seulement, porteurs d’espoir, conciliateurs mais aussi de grande portée démocratique.
Ainsi, ceux qui estiment que Koulouba est taillé à sa seule mesure, sauront que sa vitrée n’est pas teintée, plutôt feutrée.
Moustapha Diawara
Source: Tjikan