Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Edito : Infobésité, cet autre pandémie

Avec la pandémie du Coronavirus, l’atmosphère d’un confinement préinstallé dans les esprits et la réalité politico-sécuritaire qui ne fait pas de pause, l’information vient de partout et parle de tout. Les infox se multiplient sur les réseaux dits sociaux et l’information officielle se dilue dans plusieurs sources. A l’heure de la pandémie du Covid 19, faut-il ou non subir les dangers de l’infobésité ?

Avant tout développement, il est bon de s’imprégner de ce barbarisme qui combine avec justesse l’information et l’obésité pour désigner le trop plein d’informations pour un être humain, une société, une nation. Avec le développement de l’outil internet, le monde s’est retrouvé dans la situation inédite où les populations ont fait le bond de la sous-information à la surinformation, laquelle les expose à une mésinformation, malgré toute la bonne volonté du monde.

En effet, en 2 jours, la génération internet produit plus d’informations que n’a pu le faire toute l’humanité avant le 21e siècle. Il y’a en moyenne près de 4 millions de recherche par seconde sur le moteur dédié de Google. Nous recevons, sans le vouloir forcement, près de 15 000 stimuli publicitaires. Nous sommes donc exposés.

Dans ce flot incessant d’informations, il n’est pas rare de voir se glisser des rumeurs, des informations fausses, sciemment conçues pour duper. En cette période pandémique ceci est particulièrement vrai. Les conséquences en sont terribles sur la personne et plus globalement sur la Nation elle-même. Outre, sa tendance à rendre hypocondriaque vis-à-vis du Covid 19, cette surenchère de l’information venant de l’intérieur comme de l’extérieur (par le miracle des satellites) entraîne chez nos populations un sentiment d’anxiété qui n’est pas le meilleur climat pour combattre cette pandémie. En plus, le trop plein d’informations annihile en nous toute envie de découverte. Notre curiosité en prend un coup et cela se ressent dans notre jugement qui est parfois biaisé. Partant la créativité et l’engagement des personnes baissent. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’économie d’un pays.

Au Mali, l’on ne se rend pas encore compte des conséquences de cette infobésité mais il n’est pas rare de voir se manifester « les symptômes » de cette autre maladie. Les pulsions au partage sur whatsapp, sans prendre la peine de se donner le minium de temps de partage, déstructurent les efforts du Gouvernement pour canaliser l’information officielle. Une note de service du bureau de l’ordre des pharmaciens se retrouvent commentée comme un communiqué officiel de cet organe. Un discours du Président transmis à la télévision est immédiatement décrypter (parfois avant même sa fin). Des vétérinaires qui se rendent dans une famille, immédiatement assimilés à des « médecins venus vacciner des enfants contre le Coronavirus ».

Nous nous retrouvons dans la gestion de la bavure informationnelle à chaque fois. Ce temps consacré à vérifier et à « checker » chaque information est un temps précieux qui aurait pu servir à sensibiliser correctement contre le Covid 19.

Mesures sociales contre le COVID 19 : enfin le Président IBK s’engage 

Après une longue attente, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, s’est adressé à ses compatriotes, le vendredi 10 avril 2020, en annonçant des mesures fortes qui coûteront près de 500 milliards FCFA au Gouvernement, pour soulager la souffrance des couches vulnérables, victimes des conséquences de la pandémie du Coronavirus.

Selon le Président IBK, le gouvernement du Mali, acculé sur d’autres fronts, accepte de consentir le plus grand sacrifice pour amoindrir l’impact négatif de la pandémie sur son économie et sa société. « Le gouvernement, pour ce faire, a décidé plusieurs mesures sociales qui coûteront à l’Etat, près de 500 milliards de nos francs, dans les hypothèses basses », a-t-il déclaré.

Aussi, a-t-il noté, conscients de l’impératif de solidarité, les membres du gouvernement renoncent à un mois de leur salaire pour l’effort de guerre requis contre le COVID-19 ; le président de la République qu’il est, renonce à trois mois de son salaire, et le Premier ministre, deux mois.

Par ailleurs, le Président IBK annonce le lancement d’un programme « Un malien, un masque ». Pour ce faire, une commande spéciale de 20 millions de masques lavables sera livrée à Bamako dans le courant de cette semaine.

« Le masque est une barrière efficace pour tous. Il a fait sa preuve ailleurs. A défaut d’observer les mesures de distanciation requises, il constitue un irremplaçable moyen de protection », conseille le Président IBK.

Ensuite, il a révélé la mise en place d’un fonds spécial de 100 milliards de FCFA pour les familles les plus vulnérables, à l’échelle des 703 communes du Mali. Ainsi, des critères de vulnérabilité évalués et consensuels conditionneront l’accès à ce fonds qui sera géré de manière collégiale et transparente, avec l’administration publique, les chefs de villages et de quartiers, les organisations citoyennes, les autorités morales désignées par les bénéficiaires eux-mêmes.

« Nous sommes pris à la gorge, mais nous n’avons pas d’autre choix : nous avons un devoir de compassion vis-à-vis de nos sœurs et frères qui vivent d’un secteur informel pleinement impacté, lui aussi, par la pandémie », a-t-il fait savoir. Avant d’annoncer la prise de certaines mesures :

« De plus, en direction des couches les plus fragiles, les mesures suivantes sont prises :

diminution pendant 3 mois, de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité, notamment le riz et le lait ; prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020, des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies ; exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée des factures d’électricité et d’eau de tous les consommateurs, pour les mois d’avril, mai et juin 2020 ; distribution gratuite de cinquante-six mille tonnes de céréales et de seize mille tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables touchées par le COVID 19 ».

A ce titre, prévient le chef de l’Etat, il sera procédé, principalement, au renforcement du contrôle des prix appliqués par les brigades de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence.

En outre, dira le Président IBK, « l’ensemble de la dette intérieure due au 31 décembre 2019 sera apuré, autant que sera diligenté le paiement des mandats au titre de l’exercice 2020 à hauteur de 100 milliards de FCFA. Le Fonds de Garantie du Secteur Privé sera doté d’un montant de 20 milliards de FCFA destiné à garantir les besoins de financement des PME/PMI, des Systèmes Financiers Décentralisés, des industries et de certaines grandes entreprises affectées par la pandémie »

De même, il sera accordé des remises d’impôts, au cas par cas et secteur par secteur, aux entreprises privées impactées par les mesures de prévention du COVID 19, en l’occurrence les secteurs les plus sinistrés tels que les industries touristiques (hôtellerie, voyages et restauration), culturels et les transports, afin de protéger les emplois.

Sans oublier que les crédits de toutes les entreprises sinistrées suite au COVID19 seront restructurés et des orientations données aux banques afin que les entreprises maliennes puissent bénéficier des concessions accordées par la BCEAO.

Enfin, le Président IBK a décidé du paiement d’une prime spéciale au personnel de santé mobilisé et aux éléments des forces de sécurité et de défense affectés à la surveillance du couvre-feu et des lieux d’attroupements éventuels.

Des mesures sociales et économiques salutaires, mais qui seront réellement appréciées dans l’application pratique.

YK

Source: Bamakonews

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance