Unanimement nommé par les deux camps politiques, à savoir la Majorité et l’Opposition, comme grand négociateur avec les ravisseurs afin d’obtenir la libération du chef de file de l’Opposition malienne, Soumaila Cissé, l’Imam Mahmoud Dicko serait en terrain connu, et semble retrouver ses réflexes d’antan, ceux du médiateur ou du dernier rempart de la République. Il était connu jusqu’aux événements malheureux qui ont conduit à la chute d’ATT, pour ses prises de position en faveur des plus démunis, des blasés de la République, des opprimés, avant de s’afficher clairement pour le candidat IBK en 2013.
Sinon, qui ne se rappelle pas de ses diatribes vexatoires contre le régime ATT ? Quel est le malien qui n’a pas apprécié les sorties de l’Imam contre le fameux code de la Famille sous ATT ? L’imam Dicko a bâti sa réputation dans le combat pour plus de justice, d’équité et pour la défense des valeurs qui ont fait le Mali. Homme de foi et de conviction, l’Imam a failli trébucher en prenant fait et cause pour un candidat en 2013, en l’occurrence IBK, au détriment des autres, alors qu’il était censé être neutre compte tenu de son aura et surtout du rôle qu’il serait amené à jouer dans le pays, tant en termes de négociations qu’en notoriété auprès d’une frange importante de la population malienne. Il avait trébuché un moment avant de reconnaitre s’être lourdement trompé de marchandise et se ressaisir. Même si le mal était déjà fait car le pays s’est effondré sous le magistère de son candidat.
Tard vaut mieux que jamais. L’Imam Dicko a repris du service en redevenant ce qu’il a été par le passé, à savoir le dernier rempart du peuple. En étant unanimement choisi par la commission de crise mise en place par le gouvernement et le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, FSD dont est issu Soumaila Cissé. L’imam Dicko a fait preuve de sagesse. En acceptant avec humilité de jouer le premier rôle afin que le chef de file de l’Opposition puisse recouvrer la liberté. Il aura marqué l’esprit de beaucoup de citoyens en acceptant sans condition de jouer le premier rôle afin que cette grande figure politique du Mali puisse retrouver les siens sain et sauf surtout quand il parviendra à obtenir la libération, avec ou sans condition de Soumaila Cissé. Il aura également écrit une page glorieuse de l’histoire de notre jeune démocratie et devenir du coup l’une des figures emblématiques du Mali contemporain alors qu’il règlera définitivement cette crise idéologique qui oppose d’une part les djihadistes à l’Etat malien et d’autre part, entre les communautés au centre.
Le seul handicap que le très respecté Imam a aujourd’hui est sa présence comme acteur majeur sur la scène politique. Donc, pour être davantage utile à son peuple, l’Imam Dicko doit quitter la scène politique pour se consacrer à son noble combat contre l’injustice et pour plus d’équité et surtout pour que les droits des opprimés soient respectés. Avec cette nouvelle mission qui est celle de la médiation, il devient le Moro Naba malien. Son salut est de se retirer de la CMAS pour être à équidistance de tous les citoyens et être également le médiateur de la République.
En définitive, le très respecté Imam Mahmoud Dicko retrouve ses premiers amours, celles d’un homme au combat pour son peuple.
Youssouf Sissoko
Source : Infosept