Le secrétaire général du parti présidentiel, ancien ministre du Développement rural, Bokary Tréta se trompe de combat et d’adversaires. Il n’a toujours pas réalisé pourquoi la mouvance présidentielle et notamment le Rpm, ont du mal à rebondir.

Faute de bien diagnostiquer le grand malade, Bokary Treta en veut aux 126 députés de la majorité présidentielle qu’il cherche à actionner contre l’opposition avec ses 21 députés : « Où se trouvent les 126 députés de la majorité présidentielle… ce sont les 21 députés de l’opposition qui animent la vie politique du pays. Est-ce à dire que nous sommes fatigués de la gestion du pouvoir ?… A partir d’aujourd’hui, on ne se laissera plus trimbaler par l’opposition», s’exclame-t-il.

Le secrétaire général du Rpm doit comprendre que ce n’est pas que la fatigue, mais les effets du manque de vision, de projet et de dessein politique pour le Mali. La gestion familiale du pouvoir, le népotisme, la malversation ont pris le pas sur la bonne gouvernance et le choix judicieux des hommes. L’ancien ministre a-t-il oublié les surfacturations des marchés de matériels et équipements militaires, de l’avion présidentiel, de l’engrais frelaté et des 1000 tracteurs du président dans lesquels le pouvoir s’était embourbé ? Est-ce l’opposition qui est en cause dans ces malversations ?

Si pour Bokary Treta, dénoncer les marchés douteux équivaut à «vouloir déstabiliser le régime IBK », son option pour que se taise l’opposition et toute expression et opinion différentes apparait clairement. Pourquoi l’ancien ministre du développement rural, qui a géré les dossiers de l’engrais frelaté et des 1000 tracteurs du président, avant d’être solidairement limogé avec le ministre de l’Economie et des Finances, devient-il subitement le perroquet du régime ? Lui a-t-on brandi un dossier compromettant ?

La nouvelle mission du Dr Treta se résumerait ainsi : «seul le RPM fera réélire IBK en 2018». Cela apparait donc comme une priorité au Rpm. Pendant ce temps, on ne s’empresse pas dans la mise en œuvre l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le rétablissement de la sécurité partout au Mali, et la relance de l’économie malienne.

B. Daou

Source : Le Républicain