La baisse de niveau des élèves et étudiants s’explique par plusieurs facteurs parmi lesquels, le téléphone et les SMS.
Chacun est conscient de ce problème de baisse de niveau dans les établissements du primaire au supérieur. Entre grèves répétitives des enseignants et ou des étudiants, les années scolaires ne sont jamais bouclées.
A cette liste s’ajoutent l’abréviation et le verlan. L’abréviation consiste à réduire le mot dans son ensemble, les élèves et étudiants sont les plus doués dans cette façon d’écrire les mots car ils sont sur les réseaux sociaux. «J’abrège tellement les mots que parfois, j’oublie l’orthographe du mot, souvent j’ai la flemme d’écrire le mot en entier d’où son abréviation. J’échange le plus souvent avec les jeunes de mon âge donc nous nous comprenons quand j’écris à un ami kwd9, Tkl, Okl ils savent que le premier c’est quoi de neuf, le second tranquille et le dernier au calme. Pour nous comprendre, il faut être du même milieu mais nous utilisons aussi le verlan notre langage codé», explique Hassan Bamby étudiant à la Faculté de droit.
Certains en arrivent jusqu’à oublier d’écrire l’orthographe complet du mot sur leurs copies de devoirs et examens, ce qui est aussi source de palabres avec les enseignants.
Abraham Sagara, Professeur d’histoire et géographie fait partie de ce lot de professeurs qui sanctionnent ses élèves. «Je ne tolère pas qu’un de mes élèves abrège quoi que ce soit sur sa copie. J’ai sanctionné des élèves pour cela, je peux comprendre certains qui ont des lacunes à écrire mais abréger ! ».
L’abréviation chute le niveau de son auteur et ce n’est pas un acte auquel les jeunes doivent s’adonner. Leur niveau d’études est faible et nous sommes tous fautifs : les enseignants les élèves mais aussi et surtout l’Etat».
Pour couronner le tout, le verlan qui consiste à inverser les syllabes d’un mot parfois en modifiant les voyelles soit par suppression ou par ajout. Elles peuvent porter aussi sur des phonèmes ou les lettres non prononcées. Il n’a aucune règle officielle, tout dépend de l’inspiration de la personne, Mohamed Pathé Traoré, doué dans le verlan, explique un peu la procédure du verlan. «Parfois quand le mot a deux voyelles, nous supprimons l’une des voyelles. En verlan au lieu de Femme, nous dirons meuf ou Mefe; Fou= Ouf, mec= Keum, bizarre zarbi, louche ; laisse-tomber=laisse béton ; métro=tromé…
Après la démonstration de ce jeune homme, sa cousine Mariam Kanté construit deux phrases en verlan pour ensuite donner l’orthographe correcte. «C’est ouf de ne pas lepar le Cfranc qui équivaut à c’est fou de ne pas parler le français. Une autre phrase Ce Keum est louche comme un reubeu, ou razbe comme vu et l’orthographe correcte de cette dernière phrase est : Ce mec est louche comme un reubeu. Razba et reubeu désignent les arabes mais en général RAzba est employé c’est le pluriel de reubeu. Le verlan nous permet de codifier certains mots pour communiquer entre nous, pour que les autres ne comprennent pas ce qu’on veut dire».
Oumou Fofana
Source : Mali Tribune