Des villageois et une association de défense de l’ethnie peule affirment qu’une frappe aérienne, dont certains assurent qu’elle a été menée par hélicoptère, a tué une vingtaine de personnes lors d’un mariage dans le village de Bounti, dans le centre du Mali, le 3 janvier.
Fausses rumeurs, dit la ministre
Or les autorités françaises et maliennes martèlent que les avions de chasse français ont visé et éliminé une trentaine de djihadistes et qu’il n’y avait ni mariage, ni femmes, ni enfants.
Auditionnée devant la commission Défense de l’Assemblée nationale, la ministre française Florence Parly a réaffirmé que cette frappe « était dirigée contre un groupe armé terroriste […] affilié à Al-Qaïda ».
Il n’y a pas eu de dommage collatéral observé. On a entendu parler d’un mariage : il n’y a pas eu de rassemblement festif à l’endroit où la frappe est intervenue.
La ministre de la Défense Florence Parly
« Ensuite, il y a les rumeurs et elles ont été fort nombreuses sur les réseaux sociaux », a-t-elle déploré, en accusant à demi-mot le groupe djihadiste visé de chercher à manipuler l’opinion publique.
« Nous savons qu’il existe une sorte de guerre informationnelle » et « il n’est pas totalement innocent que cette sortie médiatique intervienne à un moment où » ce groupe « a communiqué pour expliquer qu’il était temps que les armées françaises quittent le Sahel. Il n’est pas tout à fait anodin que nous ayons pu lire qu’il pouvait s’agir d’une bavure », a-t-elle souligné.
« Je récuse absolument l’idée que les armées aient pu le 3 janvier occasionner ce dont elles ont été accusées », a-t-elle insisté.
Une enquête a été ouverte par la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Les armées françaises comptent actuellement 5100 hommes au Sahel aux côtés des armées du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger). La France, qui étudie une réduction de ses effectifs et une évolution de son opération antidjihadiste Barkhane, devrait annoncer le rappel de quelque 600 hommes mi-février lors d’un sommet à N’Djamena.