Les devises étrangères du Mali sont l’une des clés de l’action du président Assimi Goïta. Engagé dans un combat de souveraineté, le chef de l’’Etat ne badine pas avec les avoirs extérieurs du Mali. Il s’agit d’une question de survie pour la nation qui est en guerre contre différentes formes d’hostilité. Le président qui a choisi d’avoir les coudées franches veut maintenant rapatrier les avoirs du pays. L’une des sources de devises importantes du Mali est l’or dont la gestion vient d’être auditée.
Malheureusement, on apprend que les devises étrangères issues de l’or du Mali ne sont pas mises à la disposition de l’Etat directement. La fin de cette perte de souveraineté monétaire est recommandée aujourd’hui par les cabinets d’audit Iventus et Mazars qui ont présenté, le 23 mars 2023, au Président de la Transition leur rapport d’audit du secteur minier au Mali. Les conclusions auxquelles ces experts sont parvenus montrent une nécessité pressante de réformes du secteur des mines au Mali. Depuis des mois, une trentaine d’experts travaillent sur l’audit minier au Mali, avec comme objectif, trouver des voies et moyens afin que « l’or brille pour les Maliens ».
En collaboration avec une équipe technique basée au ministère de l’Économie et des Finances, les cabinets Iventus-Mazars ont relevé beaucoup d’anomalies dans le secteur de l’exploitation minière au Mali. Il ressort de cet audit un constat peu reluisant, à en croire Mamou Touré, Coordinateur des cabinets Iventus-Mazars, qui souligne l’existence d’énormes problèmes, voire d’irrégularités, dans le secteur minier malien. Des problèmes se rapportant notamment au non-respect des lois en vigueur dans le domaine.
Face à de telles situations, les experts recommandent des améliorations, surtout en ce qui concerne les méthodes utilisées dans l’exploitation minière. Pour faire de cette activité un véritable tremplin économique pour le Mali, des réformes institutionnelles sont indispensables. Coup de théâtre, le rapport indique qu’il convient d’exiger le rapatriement des devises d’exploitation conformément à la réglementation en vigueur. Ce manque à gagner n’est qu’une partie des problèmes de l’or malien dont l’exploitation est entre les mains de sociétés étrangères.
Rappelant les trois principes qui guident les actions publiques au Mali, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a indiqué que lçne des préoccupations majeures des Maliens lors des Assises nationales de la refondation, étaient de savoir si un jour l’or pourrait briller pour le Mali et les Maliens. Il rassure donc que grâce aux conclusions de cette étude, l’espoir est permis. Cet audit a été mené suivant les instructions du Président de la Transition quant à la mise en place de mécanismes pouvant permettre au Mali de pleinement profiter de l’exploitation de son or.
Cette mission d’audit a été conduite à la suite d’un appel d’offres international ouvert à l’issue duquel le cabinet malien Iventus, en collaboration avec le cabinet Mazars ont été retenus. Selon le ministre Sanou, ces cabinets ont travaillé avec l’ensemble des 15 mines en exploitation présentement au Mali, avec une équipe technique basée au ministère de l’Économie et des Finances. Selon une source crédible, un plan de mise en œuvre de toutes les recommandations issues de ce rapport est attendu au prochain Conseil des ministres.
Soumaïla Diarra
Source: LE PAYS