La comptabilité est la base de l’imposition fiscale des entreprises. Ses actions conduisent à l’amélioration des recettes fiscales donc de la croissance économique et du progrès social
L’Ordre national des experts-comptables et comptables agréés du Mali (ONECCA Mali) a célébré, samedi, le 30è anniversaire de sa création sur le thème : « le rôle de la profession comptable dans l’économie nationale ». L’événement s’est déroulé à l’hôtel Salam, sous la présidence du ministre de l’Économie et des Finances, Boubou Cissé, et en présence de ses homologues de la Justice, des Droits de l’Homme, Mme Sanogo Aminata Mallé, de la Promotion des Investissements et du Secteur privé, Konimba Sidibé, et de la présidente de l’ONECCA Mali, Mme Sidibé Fatoumata Cissé. Étaient également présents les commissaires du gouvernement près de l’ONECCA et les doyens de la profession dans notre pays.
L’ONECCA Mali a été créé en 1986 par la loi n°86 – 016 portant création de l’Ordre des comptables agréés et experts-comptables agréées du Mali à la faveur des réformes économiques entreprises par notre pays dans les années 80 en vue de libéraliser l’économie nationale et faire du secteur privé, le moteur de l’économie.
L’ONECCA a une mission de service public d’intérêt économique général qui est de sécuriser des transactions financières et entretenir la confiance dans le système économique en vue de favoriser le développement économique, a expliqué Mme Sidibé Fatoumata Cissé.
L’ONECCA Mali compte de nos jours environ 90 membres. Ce nombre, indéniablement faible, s’explique par les difficultés d’accès à la profession, a souligné Mme Sidibé Fatoumata Cissé. En effet, constate-t-elle, la création de l’ONECCA n’a pas été suivie par la mise en place d’un diplôme d’accès à la profession. A titre d’illustration, les personnes désireuses d’embrasser la profession sont obligées d’aller se former à l’extérieur, notamment en France, au Canada ou aux États-Unis à leurs frais, a déploré la présidente de l’Ordre.
Pour pallier à cette difficulté, l’UEMOA a créé un diplôme sous-régional d’expertise comptable baptisé DECOFI, permettant l’accès à la profession dans les huit pays membres. Quinze ans après la création de ce diplôme, seuls le Sénégal et la Côte d’Ivoire abritent des centres de formation à ce diplôme, a noté Mme Sidibé Fatoumata Cissé.
Parmi les conditions édictées par l’UEMOA pour garantir un cadre propice à l’exercice de la profession figurent, entre autres : l’élaboration d’un Code de déontologie et des devoirs professionnels, l’élaboration de normes professionnelles spécifiques à chaque type de mission de l’expert-comptable ou du comptable agréé, la définition des équivalences au DECOFI, la formation continue des professionnels comptables, ou encore la mise en place de normes de contrôle qualité.
Dans notre pays, sur une moyenne de 5000 états financiers déposés annuellement à l’administration fiscale, seulement 10% portent le sceau d’un membre de l’ONECCA. La raison principale à cette situation est l’exercice illégal de la profession, mais également le faible intérêt des agents économiques censés recourir aux services des comptables, dont l’Etat.
« Notre intervention dans les entités publiques et para-publiques reste encore marginale malgré les potentialités et la nécessité du recours à nos services. L’obligation de désignation de commissaires aux comptes par les entités y soumises n’est pas effective dans beaucoup de cas et les moyens de contrôle quasi inexistants », a souligné Mme Sidibé Fatoumata Cissé.
La comptabilité – tenue de la comptabilité et présentation des comptes annuels – est la base de l’imposition fiscale des entreprises. Ses actions conduisent à l’amélioration des recettes fiscales donc de la croissance économique et du progrès social, a expliqué le ministre Boubou Cissé.
La bonne gouvernance et la qualité de l’information financière sont, a-t-il estimé, vitales tant pour le secteur privé que pour l’Etat et ses démembrements, notamment en matière de détermination et de collecte des ressources, d’établissement des modèles et prévisions économiques.
Un des temps forts de l’événement a été la remise de diplômes de reconnaissance à plusieurs personnes pour leur travail. La présidente de l’Onecca Mali a fait une communication sur le rôle de la profession comptable dans l’économie nationale.
B. COULIBALY
Souce : L’ Essor