On ne sait pas quand est-ce que la demande du Mali sera adressée aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), mais la transition travaille main dans la main avec les responsables de cette organisation. Tout le monde est sûr que l’adhésion du Mali à cette organisation dépend de la demande des autorités, surtout que la Russie et la Chine qui sont des piliers de ce regroupement s’appuient profondément sur le Mali et les autorités transitoires pour percer en Afrique. La preuve est que la transition a échappé plusieurs fois à des sanctions aux Nations Unies grâce au droit de veto des deux puissances qui tirent les BRICS.
Tout rapproche le Mali aux BRICS comme l’indique le développement des échanges entre le Mali et les pays du bloc. Assimi a choisi de renforcer l’approvisionnement du Mali via la Russie, la Chine et d’autres pays qui ont fait la demande d’adhérer aux BRICS. L’Iran et la Turquie font partie de ces pays qui comptent dans les nouveaux axes d’échanges commerciaux mis en place par le Mali. Selon des sources officielles, environ deux douzaines de pays ont fait part de leur intention de rejoindre soit le groupe des BRICS soit l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
A en croire le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le nombre de pays souhaitant rejoindre les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai a augmenté de façon spectaculaire au cours des deux dernières années, y compris la première année de l’opération militaire spéciale. « Ce nombre est actuellement d’environ deux douzaines », a déclaré le chef de la diplomatie russe pour qui il s’agit de pays qui jouent vraiment un rôle très important dans leurs régions. Il y a l’Égypte, la Turquie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Indonésie, l’Argentine, le Mexique et certains pays africains dont la liste n’a pas été dévoilée.
Logiquement, le Mali doit faire partie de ces pays africains voulant être membres des BRICS ou de l’Organisation de coopération de Shanghai. Les BRICS plaident en faveur d’une refondation des organisations internationales, comme le Conseil de sécurité de l’ONU et les organisations financières de BrettonWoods (FMI, Banque mondiale). En 2019, le groupe représentait plus de 40% de la population mondiale et ses cinq pays avaient un produit intérieur brut cumulé de 18 600 milliards de dollars, soit environ 23% du produit intérieur brut mondial.
Le processus de refondation du Mali entamé par Assimi Goïta a besoin sur le plan économique de s’appuyer sur des organisations qui ouvrent de nouvelles opportunités économiques. Selon les estimations du Fonds monétaire international, les États membres du groupe sont responsables de plus de la moitié de la croissance économique mondiale de la dernière décennie. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) bénéficie d’un poids démographique phénoménal, représentant près de la moitié de la population mondiale, qui s’ajoute à sa superficie géographique et à ses ressources énergétiques.
Soumaïla Diarra
Source : Le Pays