L’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Beye, (EMP-ABB), a abrité le samedi 1er mars dernier, la clôture des stages sur la protection des civils et la médiation dans la résolution des conflits. Ces stages de deux semaines ont été financés par le Canada. Ce financement du Canada s’explique par l’attachement de l’école à l’innovation en réponse à un contexte des opérations de paix en Afrique qui continue de s’évoluer.
La cérémonie de clôture a été présidée par le représentant du directeur général de l’EMP-ABB, Colonel Ali Bagayogo avec à ses côtés le représentant de l’ambassade du Canada, Andrew Ng.
Le premier stage qui cerne la protection des civils, a vu la participation d’une promotion de 26 stagiaires dont 7 femmes originaires de 13 pays d’Afrique évoluant dans divers secteurs d’activités ayant un intérêt direct sur la problématique de la protection des civils. Ledit stage s’est déroulé dans une ambiance empreinte de convivialité et de respect entre instructeurs et stagiaires, a affirmé le représentant des stagiaires, Idrissa Badini. « Nous avons pris du plaisir durant ce temps d’apprentissage et de partage d’expériences en matière de POC. Nos attentes en termes de connaissances ont été pleinement satisfaites et nous exprimons notre gratitude à l’équipe d’instruction dont les méthodes didactiques ont permis l’atteinte de ces résultats », a-t-il dit.
En effet, durant deux semaines, l’occasion leur a été donnée de se familiariser avec les concepts clés et les principes qui guident la protection des civils dans le cadre des OMP. Ces hommes et femmes ont pu saisir toute la pertinence de ce cours dans un contexte marqué par la nature complexe et changeante de l’environnement des OMP. Et comprendre combien il est important de mettre la POC au cœur des mandats des Missions de maintien de la paix.
« Notre promotion constitue un vivier d’experts avertis avec qui et sur qui il faut désormais compter quand il s’agit de la protection des civils », a laissé entendre le représentant des stagiaires. Il a réitéré sa gratitude et ses sincères remerciements à l’EMP et ses partenaires notamment le gouvernement du Canada pour l’organisation de ce cours. Il a aussi remercié les instructeurs pour leurs compétences, qualités et pédagogiques. Tout en assurant que les connaissances acquises seront mises en pratique dans leurs activités de tous les jours.
Il déclara ensuite que, « nous nous sommes engagés à disséminer ces connaissances dans nos équipes respectives au profit de nos collaborateurs qui n’ont pas encore bénéficié de cette formation ».
Quand au second stage sur la médiation, il a concerné les participants venus d’horizon divers, qui ont appris sur les règles de la médiation et son rôle prépondérant dans la résolution des conflits.
A en croire la représentante des stagiaires, Koffi-Kra Armaud, « cette formation vient à point nommé au moment où l’Afrique est à la recherche de personnes aptes à succéder aux grands médiateurs et médiatrices du continent comme Nelson Mandela, Koffi Annan, Alioune Blondin Beye, Pierre Buyoya ou encore Leyma Gbowee ».
Elle se dit conscient des challenges qui pèsent sur l’Afrique et le reste du monde. « L’espoir que vous avez suscité en nous, nous pousse à nous engager davantage dans la résolution des conflits dans nos communautés, dans nos pays respectifs mais aussi, au-delà de nos frontières. Nous partons de Bamako en prenant l’engagement ferme de mettre sur pied dans nos différents Etats des pools de médiateurs et nourrissons l’espoir qu’ils verront le jour avec le concours de l’EMP », dit-elle.
Toutefois, elle a émis le souhait de voir les participants à ce cours bénéficier de la formation sur la justice transitionnelle afin de renforcer leurs connaissances dans le processus complexe qu’est le retour de la paix et la réconciliation.
Pour sa part, le représentant de l’ambassadeur du Canada a félicité tous les stagiaires d’avoir complété ce cours. Il a remercié les formateurs et l’administration de l’EMP. M. Andrew Ng dira que le Canada est fier d’être un membre fondateur de l’EMP. Selon lui, la composition de ce cours démontre la valeur du modèle de l’école.
A travers ce financement, le Canada démontre l’attachement de l’école à l’innovation en réponse à un contexte des opérations des paix en Afrique qui continue de s’évoluer, dit-il.
Il affirmera que, « la paix et le développement n’est possible que si le rôle, les capacités et les expériences des femmes sont pris en compte. Le Canada demeure un pays déterminé à consolider la paix et la stabilité afin d’aider les populations touchées par des conflits et des crises à l’échelle mondiale ».
Dans son intervention, le représentant du DG de l’EMP, le Colonel Aly Bagayoko s’est dit satisfait du comportement, de l’engagement et de la rigueur dont les stagiaires ont fait preuve durant ces stages de deux semaines. Il a vivement salué tous les acteurs qui ont contribué à la réussite de ces deux formations, notamment les directeurs de stages, les experts, plus particulièrement le pays partenaire, le Canada.
La cérémonie a été marquée par la remise des attestions aux participants.
A rappeler qu’en 2016, le Canada a investi 450 million d’euro sur trois ans dans la prévention des conflits, le dialogue, la médiation, la stabilisation, la consolidation de la paix et le relèvement post-conflit. Au Mali, le Canada a déployé une équipe tactique d’aviation et huit hélicoptères à Gao avec la Minusma et 20 policiers sont en train d’arriver pour renforcer UNPOL et EUCAP. Tout en espérant qu’ils auront l’occasion de mettre en œuvre ce qu’ils ont appris pendant ce stage.
Ibrahima Ndiaye
Mali Tribune