La question de la réglementation de la circulation des gros camions dans la capitale ne date pas d’aujourd’hui. En principe, ils ne sont autorisés à circuler dans la ville qu’entre minuit et 6 heures du matin et certaines voies leur sont interdites. Ainsi, les camions en provenance de Dakar et entrant à Bamako par Samé doivent emprunter un itinéraire passant par le marché de Ouolofobougou, l’avenue Kwamé Nkrumah, le monument de la Colombe de la paix pour  gagner le centre commercial ou la Zone industrielle. Mais la réglementation en la matière est régulièrement violée. Certains conducteurs qui se croient plus malins ne respectent pas les horaires fixés. D’autres trichent avec les itinéraires et sont parfois trahis par leur propre manigance. C’est le cas de ce camion qui a échoué sous l’échangeur du Babemba.

Le mastodonte est tombé en panne au milieu de ce rond-point stratégique de la circulation au centre-ville et dans un virage très étroit. Bref au pire des endroits. Même les motocyclistes qui n’ont besoin que d’un petit espace pour se faufiler, avaient du mal à passer. Que dire alors des automobilistes ! Ceux-ci ont souffert le martyr jeudi dernier, le jour de la panne. La scène était franchement chaotique en cette veille de Tabaski quand l’effervescence de la fête rendait le trafic encore plus dense. L’indiscipline et l’impatience étant les choses les mieux partagées dans la circulation à Bamako, la gestion de la situation s’en est compliquée d’autant. Les nerfs étaient à vif. Les invectives fusaient. Les policiers chargés de réguler le trafic semblaient eux-mêmes dépassés par la situation. Le chaos dura toute la journée. Quelle sanction a frappé le conducteur indélicat ? Nous l’ignorons mais sans trop nous faire d’illusion sur la question, tant le laxisme est courant sous nos cieux.

Quelques semaines plus tôt, un autre conducteur de gros porteur avait perdu le contrôle de son engin presqu’au même endroit. Le camion avait dérouté, balayant tout sur son passage : arbres, installations électriques, kiosque avant de s’immobiliser  à la porte d’une pharmacie nouvellement ouverte. Ce fut un miracle s’il n’y eut pas de victime.

M. KEITA

source : essor