Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, en l’occurrence Mamoudou Kassogué a présidé, le lundi 13 mars dernier au CICB, la cérémonie du lancement de l’atelier national d’appropriation des réformes Innovantes en matière de promotion des droits de l’homme, de lutte contre la corruption et la cybercriminalité. Cette rencontre permettra aux acteurs du secteur de s’approprier et de disposer des orientations nécessaires à la réussite desdites reformes et durera trois (3) jours.
Le lancement des travaux a nécessité la présence d’Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’Etat, Chargé des Relations avec les Institutions. C’était sous la présence de plusieurs personnalités et spécialistes du secteur. D’entame de son propos, le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, non moins président de la Commission d’organisation de cet atelier, Dr Boubacar Sidiki Diarra a indiqué que l’objectif de cette rencontre est de pouvoir permettre aux acteurs concernés de s’approprier et de disposer des orientations nécessaires à la réussite des présentes reformes. Le président de la commission a saisi l’occasion pour revenir sur certaines réformes majeures enregistrées dans le secteur de la Justice. Parmi lesquelles figure la création du Pôle national économique et financier ; celle de l’Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués ; la création de la Direction nationale des droits de l’homme. À ces innovations s’ajoute la création du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. A cette occasion, le Dr Diarra a estimé que la création de l’Agence de recouvrement et de gestion des biens gelés, saisis ou confisqués est plus que nécessaire pour le fonctionnement de la justice malienne. Au cours de cet atelier, expliquera-t-il, il est prévu de faire des exposés de partage d’expériences et d’expertises des anciens procureurs du pôle économique et financier, des magistrats instructeurs, des procureurs de la République, des experts en matière des droits de l’homme. « Il est également prévu, énonce-t-il, des travaux d’échanges entre praticiens sur l’opérationnalisation du pôle national économique et financier, du pôle national de lutte contre la cybercriminalité, de l’Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués, et de la Direction nationale des droits de l’homme ». Et le secrétaire général du ministère de soutenir que l’atelier sera marqué par la présence des premiers présidents des juridictions du pays, les Procureurs généraux, les Présidents des chambres d’accusation, les Procureurs des pôles économiques et financiers, les Présidents et les Procureurs des Tribunaux de Grande Instance, les Officiers de police judiciaire, les Experts nationaux et la Société civile.
Le satisfecit de Mamoudou Kassogué
De son côté, le ministre Kassogué soulignera que « l’un des objectifs de cet atelier consiste à élaborer une feuille de route d’opérationnalisation du Pôle national économique et financier, de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des avoirs saisis ou confisqués, de la Direction nationale des Droits de l’Homme et du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre la cybercriminalité ». Pour l’atteinte de cet objectif, le ministre estime qu’un accent particulier doit non seulement être mis sur la capitalisation des expériences acquises dans le domaine de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Mais aussi, va-t-il arguer, sur le partage des bonnes pratiques et d’approches avec diverses communications qui seront faites par les praticiens avérés dans les domaines concernés. A travers l’organisation de cet atelier, le département de la justice entend alors souligner toute l’importance et le rôle stratégique des nouvelles structures, en cette période où le Mali se trouve déjà engagé dans une dynamique nouvelle. Laquelle vise à refonder l’État, voire à créer les conditions d’un changement qualitatif de comportements pour, soutient le Garde des Sceaux, l’émergence d’un nouveau type de citoyen. Un citoyen prêt à assumer ses devoirs et ses responsabilités dans l’œuvre de construction nationale, lit-on dans le discours du ministre. Mamoudou Kassogué s’est félicité de la création du Pôle national économique et financier doté d’une compétence nationale. Ce dernier remplace les pôles économiques et financiers institués dans les trois ressorts des Cours d’Appel de Bamako, de Kayes et de Mopti. « Cela m’amène à évoquer l’apparition d’une nouvelle structure dans l’environnement du nouveau Pôle dont le rôle est incontestablement et indubitablement complémentaire, un chaînon manquant dans la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Il s’agit en l’occurrence de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des avoirs confisqués ou saisis », fait part le chef du département de la justice. Le ministre s’est également réjoui de la création du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre la cybercriminalité. Une création qui, énonce-t-il, « se justifie par des raisons de défense et de sécurité, de protection des entreprises et du tissu économique, de sauvegarde et de protection de nos valeurs culturelles, sociales et sociétales séculaires ».Au public, le magistrat ministre dira que la création de la Direction nationale des Droits de l’Homme « est une réforme majeure ».Une création se justifiant par le fait que la CNDH a besoin d’avoir un répondant au niveau du département de la justice. Cela, clarifie-t-il, afin d’assurer de manière efficace la prise en charge des questions de droits de l’Homme au plan technique et administratif. Puis d’exprimer ceci aux participants : « Il est utile de préciser que l’opérationnalisation de cette nouvelle structure va intervenir dans un contexte particulier où notre pays est victime d’une certaine campagne de dénigrement entretenue par certaines organisations de défense des droits de l’Homme ». Lesquelles n’hésitent pas à utiliser des citoyens maliens à des fins inavouées pour, déplore M. Kassogué, ternir la réputation du pays.
Mamadou Diarra