Le ministre du Commerce, Porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté, a animé, hier dans la salle de conférence du secrétariat général du gouvernement, le point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil des ministres.
Il était entouré de ses collègues de l’Agriculture, Nango Dembélé et des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo. Les différents membres du gouvernement ont commenté, comme à l’accoutumée, les principales décisions du Conseil des ministres tenu hier. Parmi ces décisions, figure en bonne place une communication écrite relative au « rapport de synthèse de l’atelier de réflexion pour une nouvelle dynamisation de la filière coton au Mali ».
Nango Dembélé a expliqué que l’objectif principal de cette réforme en cours est de mettre en place un dispositif de relance de la productivité de cette filière. L’Etat mettra la main à la poche pour donner à la CMDT les moyens nécessaires pour faire face aux obligations de résultats assignées par les pouvoirs publics.
En 2014, un atelier a dégagé 5 axes stratégiques dont 3 ont été retenus par le département. D’abord, la réforme propose une privatisation de la CMDT avec, au moins 61% du capital à l’actif du privé. Ensuite, elle prévoit la mise en place d’un schéma industriel de transformation de coton sur place dans notre pays. Le ministre a expliqué que l’exportation de la matière première n’est pas avantageuse pour notre pays. « La transformation de la fibre de coton chez nous est le meilleur choix », a soutenu Nango Dembélé en expliquant que « des emplois seront créés et les revenus améliorés. Il a précisé que l’atelier recommande le renforcement des acquis des coopératives et de leurs faîtières.
Une fois ce schéma accepté, les missions de la CMDT connaîtront un sérieux bouleversement, a annoncé le ministre Dembélé qui ajoutera que ces trois axes retenus doivent être mieux élaborés et adaptés aux réalités du moment.
Le gouvernement, dira-t-il, a pris bonne note en attendant les termes de référence de cette nouvelle réforme visant à moderniser la filière. Des études sont en cours pour prendre une décision.
Le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat a présenté au Conseil des ministres une communication portant sur des accusations de violation des droits de l’Homme dans notre pays. Le document accusateur est signé par des associations de défense des droits de l’Homme et la MINUSMA. Ce document accable en effet les forces armées et de sécurité, et aussi les groupes armés qui pullulent dans le Nord de notre pays.
Selon le document, 75 cas ont été constatés depuis de le début de l’année. Il s’agit de cas de détentions arbitraires, d’exécutions d’extrajudiciaires, de viols, d’usage excessif de la force, etc…
Le gouvernement, face à cette situation, exige le respect absolu des droits humains parce que « note pays est un État de droit ». « Ce qui suppose une vigilance, une documentation et surtout la formation en matière d’éthique et de déontologie », selon Me Kassim Tapo. Le gouvernement « joue la transparence absolue en matière de droits humains » a-t-il insisté. « Nous ne tomberons jamais dans le travers des terroristes qui cherchent à faire de nous des terroristes », ajoutera le ministre Tapo en précisant que « tous les cas signalés seront vérifiés et les auteurs traduits devant la justice ».
Le gouvernement, poursuivra-t-il, n’a pas de leçons à recevoir en matière de droits de l’Homme. « Nous n’avons aucun complexe à défendre notre position. Il faut aussi que les autres prennent leur responsabilité », a relevé le ministre Tapo qui a annoncé avoir envoyé des missions sur le terrain pour vérifier ces allégations. « On ne tombera pas dans les manipulations », a prévenu le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat qui reconnaitra que « le travail n’est cependant pas facile ».
A. M. CISSE
Source: essor