Le siège de la Justice militaire, sis à Darsalam, abrite depuis hier lundi, un atelier de formation de 5 jours au bénéficie de 47 officiers en Droit international humanitaire – Droit de l’homme-Droit et protection des femmes et petites filles en période de conflit.

La cérémonie d’ouverture des travaux de la session de formation était présidée par le directeur adjoint de la Justice militaire, le colonel Abdoulaye HAMIDOU; en présence du chef de la section du Droit international humanitaire de l’état-major général des armées, non moins Coordinatrice de ce projet de formation, le colonel major Aminata DIABATE; du facilitateur de la formation, Abdoulaye LANSAR.
Dans ses mots de bienvenue, le colonel Abdoulaye HAMIDOU a souligné que l’actualité brûlante est marquée par la résurgence des conflits armés de par le monde.
Aussi, a-t-il ajouté, l’Afrique, malheureusement, reste le théâtre privilégié de ces conflits qui font toujours des victimes surtout parmi les femmes et les enfants.
Les conflits en Afrique, a-t-il fait remarquer, sont caractérisés par des flots de réfugiés majoritairement constitués d’enfants et de femmes abandonnés à leur propre sort.
Dans la même veine, il a indiqué que la plupart des enfants perdent leurs parents et ne doivent plus leur salut qu’à l’aide accordée par la communauté internationale.
Le Colonel a rappelé les conséquences atroces des conflits en Afrique sur la vie des femmes et des enfants dont le seul tort est d’être femme ou enfant.
Par ailleurs, a-t-il souligné, notre pays a fait face à une grave crise institutionnelle, politique et sécuritaire suite à la reprise de la rébellion Touareg depuis janvier 2012. Dans le même ordre d’idée, il a affirmé que ces crises ont causé des conséquences humanitaires dramatiques avec des milliers de personnes déplacées.
L’officier de notre pays a également souligné que beaucoup de femmes ont étés séquestrées et violées, souvent plus des viols collectifs qu’individuels.
Ce phénomène non fréquent dans notre pays, a-t-il fait savoir, a mis l’accent sur la conscientisation de nos hommes censés être en contact avec la population durant la reconquête.
Poursuivant, il a soutenu que toutes ces situations nous interpellent tous. Dans le même contexte, il a invité nos soldats à faire preuve d’humanité et à faire appel au sens du devoir obligeant les stagiaires à protéger les femmes et les enfants.
Pour ce faire, soutient-il, le recyclage du pool de formateurs est utile.
Le Colonel Abdoulaye HAMIDOU a fait savoir qu’au cours de ces 5 journées, les participants apporteront des amendements si nécessaires au Manuel du formateur déjà disponible qui leur servira de guide dans la vulgarisation des règles de bonne conduite sur toutes les problématiques liées à la protection des femmes et des petites filles avant, pendant et après la guerre.
Il dit espérer qu’au sortir des débats, que ces officiers formés sauront transmettre les connaissances acquises au sein de leurs unités respectives.
De son côté, la coordinatrice de ce projet de formation a expliqué que l’initiative est financée par l’Ambassade du Royaume des Pays Bas, à travers l’ONU Femme, pour encadrer des militaires de notre pays au respect du Droit international humanitaire (DIH), en particulier, et des droits des femmes et des enfants, en général.
Pour elle, l’utilité de cette session de formation n’est plus à démontrer pour notre pays qui traverse une période de conflit armé.
Pays d’humilité et de tolérance, le Mali n’a pas besoin de génocide ou de faire de charnière, a-t-elle insisté, en invitant les soldats au respect des droits des personnes.
Auparavant, elle a rappelé que cette session a précédé d’autres formations similaires pour des hommes de troupes.

Par Sikou BAH
Et Bénédicte SOMBORO (stagiaire)

Source: info-matin