Dans le cadre du processus électoral de 2018, le Réseau ONG/APEM a livré son rapport d’observation préélectorale. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée le lundi 02 avril 2018 à son siège à l’ACI 2000. En compagnie d’autres membres, Dramane Diarra, président du Réseau APEM, avait à ses côtés le directeur de la division électorale de la Minusma, Martin Nandon.
Le Réseau APEM a livré ses observations sur le déroulement du processus électoral. Il se décline en constats et recommandations pertinentes adressés à tous les acteurs concernés. C’était à la faveur d’une conférence de presse, tenue le lundi 02 avril 2018, à son siège, sous le thème : «La révision exceptionnelle des listes électorales et les enjeux et défis des élections de 2018».
D’entrée de jeu, Dramane Diarra dira qu’à travers ses coordinations régionales et du District de Bamako, le Réseau APEM a déployé des observateurs nationaux non partisans pour observer les opérations de révision exceptionnelle des listes électorales du 25 février au 6 mars 2018. Le but de cette mission d’observation, selon lui, financée sur moyens propres (techniques, humains et financiers), était de s’assurer du déroulement normal du processus de révision exceptionnelle des listes électorales, lancé par le ministre de l’Administration territoriale, ce, conformément à l’article 42 de la nouvelle loi électorale de 2016.
À l’issue des travaux d’observation et de supervision du processus de révision exceptionnelle dans toutes les zones supervisées, les membres du Réseau APEM ont pu constater que la révision des listes électorales s’est déroulée sans incident et dans un climat de sérénité, a assuré Dramane Diarra. Cependant, souligne-t-il, ces opérations n’ont pas suscité l’engouement souhaité au sein de la population, et les partis politiques ne se sont pas montrés particulièrement intéressés. D’autres constats été faits, notamment le délai trop court pour une telle opération ; l’insuffisance de moyens financiers ; l’expression d’une dynamique de consolidation d’un climat consensuel, vital pour la démocratie et le processus électoral.
Par ailleurs, pour des élections générales crédibles, transparentes, sécurisées, acceptables et conformes aux standards internationaux, le Réseau APEM a fait de pertinentes recommandations. Pour le Réseau APEM, le climat consensuel est vital pour notre démocratie et notre processus électoral. C’est pourquoi, il recommande à tous les acteurs : la recherche et le renforcement d’un climat consensuel et inclusif tout le long du processus ; la mobilisation générale contre la fraude, la corruption et la violence ; la contribution de tout instant aux mesures de prévention de l’insécurité et de renforcement de la sécurité, entre autres.
Aux autorités maliennes, il est notamment recommandé, l’adoption d’une démarche inclusive dans les actions concourant à l’organisation des élections ; une organisation absolument impartiale des élections ; l’accès équitable des candidats et/ou des partis politiques aux médias d’Etat ; la recherche d’un large consensus autour des modifications à apporter à la loi électorale, conformément à la Charte africaine de la démocratie.
Aux partenaires extérieurs : la mise en place d’une assistance électorale d’urgence et l’accompagnement de toute initiative crédible concourant à des élections crédibles et transparentes, et conformes aux standards internationaux. Quant aux Organisations de la Société civile, elles doivent consolider le climat consensuel et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation, d’éducation et de formation pour des élections crédibles, transparentes et acceptées de tous.
Selon Dramane Diarra, tout doit être mis en œuvre pour la tenue de la présidentielle, parce que rien ne doit empêcher la tenue de ce scrutin capital. «Il n’y a aucun plan B parce que nous voyons que les acteurs de la classe se sont donné la main pour apporter des retouches à la loi électorale ; cela permet d’aller vite. Le consensus entre les hommes politiques peut être mis à profit pour instaurer un climat de confiance. L’autre aspect le plus important c’est le rejet des requêtes par la Cour constitutionnelle. Comme elle n’est pas encore dans le processus électoral, un dialogue peut être instauré pour comprendre comment elle rejette les requêtes et annule des milliers de voix des Maliens», a déclaré M. Diarra.
Le chef de la division électorale de la Minusma, Martin Nandon, a expliqué sa présence à cette conférence de presse par le soutien que la Minusma apporte aux organisations de la société civile. Selon lui, la division électorale de la Minusma travaille déjà avec le Réseau APEM, et va continuer cette collaboration. Laquelle sera très bientôt marquée par l’organisation d’un atelier sur le contentieux électoral. À signaler que Martin Nandon venait juste de prendre fonction.
Kassim TRAORE
Le Reporter