Depuis le 8 juin 1992, le pouvoir au Mali est aux mains de l’Adéma Pasj, en alliance certes avec des partis amis. Et la ruche veut faire respecter la tradition. Après avoir porté au pouvoir Alpha Oumar Konaré en 1992 et Amadou Toumani Touré en 2002, les abeilles jurent la main sur le cœur d’investir un président issu du FDR, de préférence Dramane Salif Dembélé, l’enfant de Ségou, originaire de Sikasso. Et avec des arguments de taille. Suivez notre regard !

   En effet, si à ses débuts les grands rassemblements ont fait la force de l’Adéma, les divisions n’ont jamais pu l’éloigner du pouvoir. Comme vous le savez, l’Adéma a commencé par les grands rassemblements, depuis l’association qui regroupait l’US-RDA, le PMT, le PMRD, le Clan dit CMDT et avec les élections de 1992 le parti s’est ouvert aux UDPMistes. C’est cette diversité qui a permis à l’Abeille solitaire de pondre partout des œufs. Très tôt, le parti s’est implanté sur l’ensemble du territoire national contrairement aux partis régionalistes voire les Groupements d’Intérêts Economiques (GIE) qui ne sont perceptibles qu’à l’approche des élections. Le premier candidat du parti, Alpha Oumar Konaré, a remporté la victoire au second tour, avec la bénédiction des partis du mouvement démocratique (excepté le CNID qui n’a pas donné de consigne de vote, ou du moins a autorisé le libre choix à chaque militant).

Les abeilles n’ont cependant pas su fédérer aussi longtemps les énergies cumulées au sein de la ruche. La guerre de positionnement (pour présider le parti ou la République) a chaque fois fait éclater le parti en éclaboussant un clan voire une figure de proue et ses partisans. La première fissure est venue après de longues empoignades entre libéraux (Alpha et amis) et communistes (Mohamed Lamine et les rouges vifs).  Ce dernier a été évincé au profit de Ibrahim Boubacar Kéïta. Le MIRIA est ainsi né et l’Adéma continuera vaillamment sa marche en avant. La belle lune aura duré six ans au cours desquels Ibk a régné en maître absolu, Président du parti et Premier ministre avec la bénédiction de Alpha Oumar Konaré à qui il a tout donné et qui a fait de lui ce qu’il est. Jusqu’au jour où, après deux mandats, donc en 2000, le dauphin autoproclamé  » candidat naturel  » a démissionné du parti lors du congrès extraordinaire dit de  » tous les dangers « . Pour créer plus tard le RPM.

Dioncounda Traoré s’installe tranquillement à la présidence de l’Adéma. Pour voir ses camarades trahir, au profit de Att, le candidat du parti Soumaïla Cissé élu par les primaires et la Convention du parti. C’était en 2002, et dès 2003, ce dernier quittera la ruche pour créer l’URD.

Pour autant, le PASJ n’a pas perdu sa position de première force politique du pays. Si après Alpha, le Roi Adéma, le parti n’a pas pu élire en son sein un second roi, il a été entre temps faiseur de roi en la personne de Att. Et à chaque scrutin législatif ou communal, l’Adéma écrase les autres partis. A la date d’aujourd’hui encore, malgré les émeutes, le parti compte environ deux fois plus d’élus que l’Urd et cinq fois plus que le Rpm. Comme pour dire que l’Adéma reste une véritable machine électorale.

Mais alors il reste la question du candidat.  Il n’a pas la même notoriété qu’un Soumaïla Cissé ou un Ibk. Mais il se présente comme le  » candidat du changement et du renouveau » et il a été accueilli par une foule nombreuse dans les localités visitées.

En effet, depuis l’annonce de sa candidature pour l’élection présidentielle de 2013, le jeune Dramane Salif Dembélé s’est lancé, comme il l’avait promis, dans la dynamique de réaliser un Etat stratège où le génie créateur des enfants du Mali innove pour son développement, pour que notre pays avance dans la paix, avec la bénédiction des anciens.

Dramane Dembélé a dit mesurer, à sa juste valeur, la responsabilité qui lui est confiée.  » Je mesure avec gravité la responsabilité qui est la mienne, celle d’incarner l’espoir et de redonner confiance à mes compatriotes « . Il s’est engagé à bouter la quasi-totalité des difficultés des Maliens, de l’éducation à la diplomatie en passant par la santé et la sécurité, s’est surtout appesanti sur la justice sociale. La justice sociale, selon lui, c’est d’aider les Maliens vivant dans la précarité.

» Le combat est loin d’être gagné, mais je m’attacherai une fois élu à développer une politique en direction des femmes. C’est pourquoi je prévois 20 milliards F CFA pour financer les projets portés par les femmes et les groupements féminins « , a-t-il indiqué.  Avant de poursuivre:  » Pour la protection sociale, j’ai prévu une bourse de sécurité familiale pour les 300 000 familles les plus défavorisées. Elle coutera à l’Etat 25 milliards F CFA par an, soit 100 000 F CFA par famille « .

L’emploi des jeunes, selon Dramane Dembélé, n’est pas une fatalité. Pour résoudre ce problème il envisage de créer 200 000 emplois par an. Cela, grâce à la mise en place d’un programme d’appui au montage des projets. Et Dramane Dembélé de préciser : « plus qu’un projet de société, je propose un projet de réparation sociale, un contrat social« .

Pour Dramane Dembélé, son choix est celui de toute la jeunesse, de toutes les femmes et de tous les aînés de la ruche. Et comme un seul homme, les abeilles se mobilisent de toutes leurs forces derrière leur jeune candidat pour conduire ses pas vers une victoire éclatante.

Ibrahima N’Diaye, le chef d’équipe, a donné le ton :  » Nous n’avons pas d’autre choix que de soutenir Dramane Dembélé et de l’accompagner. Il n’y aura pas match entre l’Adéma et une autre formation politique pour Koulouba 2013.  Si l’Adéma reste soudée, elle restera invincible « .

En effet, si le candidat de l’Adéma arrive au second tour avec celui de l’Urd, le désir de faire élire un président FDR est atteint dès le premier tour. Si le candidat de l’Adéma arrive avec celui du Rpm, il est sûr de remporter la victoire finale avec l’appui de l’Urd. Si le second tour se passe entre l’Urd et le Rpm, l’Adéma est faiseur de roi et sera au pouvoir en partage avec l’Urd conformément à la plateforme d’alliance signée entre eux. En définitive, tout laisse à croire que c’est Ibk qui perdra la présidentielle en cours. Wait and see !

Mamadou DABO