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Dr Moumouni Guindo à propos de la délinquance financière au Mali: « L’Etat a perdu 1 266 milliards de FCFA qui pouvaient permettre de construire 264 hôpitaux comme l’hôpital du Mali «

Le président de l’OCLEI, Moumouni Guindo, qui vient de publier le livre  » Le contrôle des finances publiques au Mali/ D’indispensables réformes », un ouvrage de 516 pages, était l’invité du journal de 20 heures de l’ORTM du 1er août. Selon lui, le principal blocage du contrôle des finances publiques au Mali est lié au système. Sinon, relève t-il, lors de ses recherches personnelles, il a découvert que l’Etat a perdu 1 266 milliards de FCFA, révélés par les contrôles externes mais que les contrôles internes ont laissé passer.

 

Président de l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite, depuis sa création, il y a cinq ans, magistrat de son état, juge d’instruction  pendant 9 ans, vérificateur au Bureau du Vérificateur Général durant 9 ans et demi, Moumouni Guido est un acteur important dans la stratégie de lutte contre la délinquance financière dans notre pays. Dans cette sortie consacrée à son livre, il incrimine principalement  » le système qui renferme d’énormes déficiences« , bloquant l’évolution de la lutte contre la délinquance financière.

A ses dires, au cours de ses recherches, il a constaté que l’Etat a perdu 1 266 milliards de FCFA, constatés par les contrôles externes mais laissés passer par les contrôles internes ; 1 266 milliards, c’est l’équivalent de 264 hôpitaux comme l’Hôpital du Mali ou bien 1767 Centres  de santé de référence comme celui de Diéma ou même 42 fois le 3è pont de Bamako.  «  C’est donc important les montants financiers qui sont en cause. La déficience, d’une part, se situe dans le système. D’autre part, le Mali, depuis son indépendance, il y a 60 ans de cela, a créé beaucoup de structures de lutte contre la corruption mais sans mettre beaucoup l’accent sur les attributions, sur la coordination, la complémentarité et la mise en place de synergie entre les structures « , a-t-il déploré,  estimant que le problème, c’est particulièrement l’impunité, due au fait que, depuis sa création, en 1960 à 2020,  » la Section des comptes de la Cour suprême n’a pas fonctionné de façon optimale. De 1960 à 2014, aucun compte public n’a fait l’objet de jugement au Mali « , a-t-il révélé.  Dans son livre, comme stratégie,  il note  qu’en premier lieu  » il faut rendre opérationnelle la Section des comptes, qui joue un rôle central pour amener les acteurs de la gestion des finances publiques à assumer et à comprendre toutes leurs responsabilités « .  Ajoutant que cette  Section des comptes fait un bon travail aujourd’hui, car, de 2014 à 2018, un total de 1118 jugements ont été rendus par cette juridiction mais ses arrêts ne sont pas encore exécutés.

La seconde mesure urgente proposée est au niveau du contrôle des recettes, qui ne font pas l’objet de contrôle financier au Mali jusque-là. Certes, des contrôles internes ont été effectués par les opérationnels, mais, de 2005 à 2019, plus de 450 milliards de FCFA ont été identifiés par le seul BVG comme étant perdus au niveau des recettes.

Y. CAMARA

Source : l’Indépendant

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