Le Premier ministre de la transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, a profité du lancement de la 18ème édition de Ségou’art, le festival sur le Niger pour préciser que la priorité de son gouvernement est la restauration de la sécurité et de la paix d’abord avant l’organisation des élections. Ni les menaces ni les sanctions ne feront plier le peuple malien qui, selon le chef du gouvernement de transition, est prêt à s’assumer.
Malgré le contexte difficile dû à la pandémie du coronavirus et aux sanctions économiques et financières, des ressortissants de plus d’une trentaine de pays participent à la 18ème édition du festival sur le Niger, un rendez-vous culturel, de la créativité et de l’innovation.
Dans son intervention, le maire de la commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra a salué l’importance qu’accordent les autorités de la transition à la culture et aux arts. Il a également tenu à préciser que le festival sur le Niger est un grand rendez-vous culturel, de la créativité et de l’innovation aussi à la ville de Ségou. Il constitue, selon le maire Diarra, un cadre de brassage culturel et d’échange de connaissances artistiques. « Ségou’Art, festival sur le Niger est un levain pour l’économie pour l’économie locale. A chaque édition, l’intérêt pour les populations nationales et étrangères est grandissant tant l’évènement est source de vitalité », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Attahar Maïga, le coordinateur de Ségou ‘Art, a d’abord salué le Ministre Andololy Guindo pour avoir accepté de parrainer la 18ème édition de ce festival.
Il a, par la suite, déploré que l’édition 2022 de Ségou’ Art – Festival sur le Niger se tienne dans un contexte particulier marqué par les sanctions de la CEDEAO qui limitent la libre circulation des personnes et des biens dans nos espaces régionaux. Pourtant, dit-il, les artistes et acteurs culturels ont besoin de circuler, de se rencontrer, d’apprendre à se connaitre et de collaborer. « Et c’est justement pendant ces moments difficiles que les soldats de la culture que nous sommes, se tiennent debout pour dénoncer toutes les formes d’agression et d’injustice et résister par la culture », a déclaré Attaher Maïga.
La 18ème édition du festival sur le Niger est dédiée à la résilience, à la créativité et à l’innovation, selon les organisateurs. Le thème choisi, c’est : « Arts & Maaya » qui, à en croire M. Maïga, est d’une importance capitale. « Avec tous les défis qui nous assaillent, nous sommes convaincus que la culture peut jouer un rôle prépondérant dans la pacification, le vivre ensemble, la cohésion sociale, en tenant compte de nos valeurs cardinales du Maaya et du Dambė », a-t-il déclaré. Pour le coordinateur de Ségou’Art, la culture pour nous est la solution. « C’est pour cette raison que cette année, notre organisation a décidé d’offrir gratuitement toutes les activités du festival aux populations, afin d’accompagner et de soutenir les efforts des plus hautes autorités, afin de redonner au Mali sa dignité, son Dambé et le placer très haut dans le concert des nations », a-t-il souligné.
Quant au premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, il a rappelé la place prépondérante qu’accordent les autorités transitoires à la culture, aux arts, tous ceux qui concernent la vie spirituelle de notre société. Il a indiqué que la refondation de l’État ne peut réussir que si elle plonge ces racines dans l’histoire, la culture, le ‘’maaya’’, le ‘’dambé’ du Mali. Le chef du gouvernement de la transition a appelé les acteurs de la culture et des arts du Mali à la résilience. « Je voudrais saluer le thème de cette édition. Les mots clés autour desquels s’organisent ce festival ‘’Maaya ani dambé’’ , c’est sur ce socle que notre pays s’est battu depuis des années », a affirmé Dr Choguel Kokalla Maïga.
Nous ne plierons pas
Dr Choguel Kokalla Maïga a profité de cette cérémonie pour se prononcer sur les sanctions économiques et financières contre le Mali. Même si la CEDEAO, organisation sous régionale, tient à la tenue des élections dans un bref délai, les autorités maliennes se donnent l’objectif de sécuriser les Maliens d’abord. Le premier ministre a d’ailleurs a dénoncé les sanctions prises par « procuration » par les chefs d’État de la CEDEAO contre le Mali. « L’élection n’est pas une fin en soi. C’est pour choisir des dirigeants qui assurent le bien-être des citoyens, qui assurent leur sécurité. On ne pas ramener la vie d’une nation à des élections », a declaré Dr Choguel Kokalla Maïga qui affirme que la démocratie ne peut pas primer sur la vie des citoyens encore moins sur leur sécurité. « La priorité de notre gouvernement, c’est d’abord restaurer la sécurité des personnes et de leurs biens » a-t-il laissé entendre.
A en croire le premier ministre, les autorités maliennes ne sont pas prêtes à céder aux sanctions. « A ceux qui pensent que c’est par des menaces, des sanctions qui vont nous amener à nous résigner, restés et regarder les terroristes continuer à assassiner les Maliens, nous ne plierons pas. Le peuple malien va s’assumer », a-t-il dit haut et fort.
Rappelons que le premier ministre était accompagné par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, non moins parrain de la 18ème édition, Andogoly Guindo.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS