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Dr Boubacar Cissé, conseiller technique en charge des PME : “Le PDPME va faciliter l’accès au financement des PME”

L’état des lieux des stratégies de promotion des PME au Mali, quel cadre règlementaire et législatif ? Dans cette interview, Dr. Boubacar Cissé, conseiller technique en charge des Petites et Moyennes entreprises (PME) au ministère de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Entreprenariat national, aborde la question. Il revient aussi sur les enjeux et défis de l’entreprenariat et des PME au Mali.

 

Mali Tribune : Quel est l’état des lieux des PME au Mali ?

Dr. Boubacar Cissé : La situation des PME est très complexe dans notre pays. L’essentiel des tissus économiques est constitué des PME, soit 90 %.  Sur ce nombre, 80 % évolue dans le secteur informel. C’est ce qui rend encore plus complexe la situation des PME.

Une autre caractéristique, c’est qu’on trouve de la pratique informelle telle qu’une absence de tenue régulière d’une comptabilité dans les entreprises dites formelles.

Selon la dernière statistique de l’Instat, le secteur informel contribue à 62 % de la valeur ajoutée, ce qui représente 55 % du PIB. La moitié de la richesse nationale et de l’emploi sont créés par ce secteur. C’est vraiment un secteur primordial dans le développement d’un pays.

Mali Tribune : Existe-t-il des cadres législatifs et règlementaires ?

 Dr. B. C. : Pour les cadres législatifs et règlementaires, notre pays a mis en place beaucoup d’instruments pour inciter davantage la création des entreprises. Il y a d’autres instruments que nous sommes en train de mettre en place notamment la charte des PME. C’est pour l’accroissement du partenariat entre les PME et l’Etat. Il y a l’accès à la commande publique et la notion de sous-traitance.

Pour le moment, cette charte au niveau du département ministériel est en train d’être élaborée sous forme de lois. C’est un projet en cours de réalisation.

A cela s’ajoute le dispositif proposé par la Cédéao au pays de l’Uémoa. Il permet de refinancer les banques et accorde aussi des crédits au PME. On a aussi le décret relatif à la commande publique qui a été mis en place pour favoriser le développement des PME. Il faut également tenir compte de l’environnement des affaires dans lequel le Mali évolue. Il est le 141e sur 199 pays. On a aussi le code des investissements qui est en cours de relecture. Toutes ces actions qui sont en cours, d’ici la fin de l’année, vont se concrétiser.

Mali tribune Quelles sont les stratégies de promotion des PME mises en place par les autorités maliennes ?

Dr. B. C. : Nous avons des stratégies de promotion des PME en cours comme le Programme de développement des petites et moyennes entreprises (PDPME). C’est un programme de stratégies de développement des PME mis en place par le gouvernement il y a deux semaines. Il va faciliter aux PME l’accès au financement, aux marchés et à la commande publique. Le programme prend en compte aussi la question de renforcement de l’environnement dans lequel elles évoluent.

Mali Tribune : Quels sont les enjeux et les défis pour promouvoir ces initiatives ?

Dr. B. C. : Aujourd’hui, un pays comme le nôtre et tous les pays de l’Uémoa ne peuvent pas aspirer à l’émergence sans passer par les PME. Il faut des PME fortes et compétitives. Que ces PME puissent supporter la croissance pour augmenter le PIB. L’un des enjeux est de faire en sorte que l’entreprenariat féminin puisse atteindre les 30 %. Les recettes fiscales sont de moins de 8 % de la contribution des PME. Comment aller à 18 % ? En matière de création d’emploi, l’objectif doit être aussi revu.

Cette stratégie, le fait de pécher d’une échelle à une autre, requiert déjà d’articuler, de se fixer des objectifs auxquels chacun est concerné dans le cadre de son métier. Des objectifs qui permettent à tous d’améliorer ce qu’il fait. Cela permet aussi aux PME de se retrouver. Voilà les enjeux et les défis des PME.

Mali Tribune Avez-vous un conseil pour les jeunes entrepreneurs ?

Dr. B. C. : Je les invite à la persévérance. Il faut taper à la bonne porte et ne jamais se décourager. L’entreprenariat est un parcours de vie. Comme le disait feu Nelson Mandela : Dans la vie on ne perd jamais, soit on apprend, soit on gagne”.

Propos recueillis par

Hamady Sow

(stagiaire)

Mali Tribune

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