Au Mali, le doute plane sur le respect du calendrier électoral devant conduire à la fin de la transition militaire et à la tenue de l’élection présidentielle en février 2024. D’ores et déjà, l’organisation du référendum constitutionnel, le 19 mars prochain, semble de plus en plus incertaine. L’organisation du scrutin a pris beaucoup de retard, notamment l’enrôlement des électeurs en vue de l’obtention des cartes biométriques qui doivent servir de cartes d’électeurs. Quant au projet de nouvelle Constitution, la Ligue des imams du mali s’oppose à ce que le principe de laïcité y soit inscrit.
Selon la bloggeuse Fatouma Harber, connue sous le nom de Tinbutu Woye sur les réseaux sociaux, le retard dans le calendrier électoral et le probable report du référendum constitutionnel, initialement annoncé pour le 19 mars prochain, est loin d’être une surprise :
‘’C’est quelque chose qui ne pouvait qu’arriver. Parce que nous sommes là, nous suivons tout ce que nos autorités font. Je crois que les élections ne se réalisent pas comme par miracle ou par magie. Elles se préparent à tous les niveaux sur l’ensemble du territoire national. En tant que citoyen, nous n’avons rien vu venir et nous ne voyons pas d’actes concrets posés par les autorités qui vont dans le sens de la tenue du référendum constitutionnel” explique-t-elle à la DW.
Dans le projet finalisé de la nouvelle Constitution, les articles concernant la monnaie et les langues font polémique. Surtout, la Ligue des imams du Mali (Limama) s’oppose à ce que la laïcité soit inscrite dans la Constitution.
“ Il faut que ce mot laïcité sous toutes ses formes soit nettoyé du texte fondamental et remplacé par l’Etat multiconfessionnel. Nous faisons confiance aux autorités de la transition, nous faisons confiance à leur esprit patriotique, à leur intelligence, pour percevoir le vœu de 95% des Maliens en acceptant la demande que nous avons formulée. Notre pays n’en sera que grandi” assure Baila Amadou Bah le secrétaire administratif de la Limama.
A l’issue de sa conférence de presse de ce mardi, la Ligue des imams du Mali a appelé ses militants et sympathisants à voter “Non” au projet de nouvelle Constitution lors du scrutin référendaire à venir.
Source: DW