Née en 1984, Doussou Bakayoko est la fille de la diva Nahawa Doumbia et de l’auteur, compositeur et guitariste virtuose Ngou. Malgré la volonté de ses illustres parents qui auraient préféré qu’elle n’épouse pas le dur métier de chanteuse, mais Ramata Doussou Bagayoko qui est son vrai nom, sort un disque pour ses dix-huit ans, enflamme le Mali et commence à se produire sur la scène internationale. Dès lors, elle rejoint sa mère et chante quelques morceaux sur scène et sera vite remarquée pour son style et son timbre de voix. Sa famille incita Doussou à poursuivre ses études jusqu’au baccalauréat.
Doussou Bagayoko
Par la suite, elle remporte plusieurs concours musicaux organisés par la télévision nationale du Mali, «Chandelles», «jeunes talents en faveur de l’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales» et son nom commence à circuler dans le milieu musical.
Repérée par l’ORTM, chaîne télévisuelle, elle rejoint le Côte d’Ivoire pour enregistrer son premier album «Sumba» qui sort pour ses dix huit ans, en 2001. Son style assez moderne mélangeant des inspirations mandingues, des instruments traditionnels, funk, soul, boîtes à rythmes et percussions… séduit par son innovation et sa fraicheur. Cet album enflamme le Mali et Doussou devient la nouvelle idole de la jeunesse. Elle commence alors un long parcours entre les émissions, top show, concerts.
Peu à peu, Doussou concilie la musique avec le nouveau rôle de conseil et d’éducation qu’elle incarne auprès des jeunes. Elle trouve avec justesse les mots pour inciter les jeunes à s’approprier leur vie et leur histoire, à construire, à travailler. Engagée auprès des questions sociales, de la place des handicapés, de la prévention sanitaire elle sera récompensée par le trophée «Sorofé Kono» par le Ministère de la Santé du Mali.
Elle rejoint l’Europe en 2003, aux côtés de Frédéric Galliano autour du projet «Frédéric Galliano and The African Divas». Cette création mélange des bits électroniques, avec des instruments traditionnels et des voix de divas africaines. En 2005, Doussou Bakayoko rejoindra le Mali pour enregistrer son deuxième album. Elle sera nominée «Etoile montante» à la sortie de son deuxième album «Dayelé» en 2005, par le Ministère de la Culture du Mali.
Doussou devient alors une star nationale confirmée et ses projets commencent à s’exporter dans différents pays africains. En 2008, elle se produira au Festival Africolor et poursuit les concerts en Afrique et en Europe.
Son premier album sera édité en 2001 et est inspiré par la tradition Wassoulou, elle s’en démarque nettement en ajoutant des influences modernes, issues du zouk, du coupé-décalé et de la musique zaïroise. L’album sera un succès et 20.000 albums seront vendus, son deuxième album, marque un pas supplémentaire dans la carrière. Il clôture quatre années de concerts, d’engagements auprès des jeunes, de rencontres multiples avec des artistes aux univers différents. Cet album transcrit une préoccupation constante pour un métissage entre la tradition Wassoulou, les musiques contemporaines d’Afrique et des influences plus occidentales comme l’électro et le funk.
Demandé lui le secret de cette voix perçante qui ne laisse personne indifférent, elle vous dira : « je ne fais pas d’effort pour que ma voix puisse atteindre celle de ma mère. Je pense que le timbre vocal est tout simplement naturel. Je n’ai jamais travaillé ma voix pour qu’elle ressemble à celle de ma mère. Quand j’ai un concert, je ne fais pas d’exercice, rien du tout. Beaucoup de gens disent qu’il y a des régimes à suivre pour avoir une belle voix. Dieu merci. Moi, je n’ai pas encore connu cela. Pour le moment, ma voix est naturelle. »
BERTHE ROKYA