Après plusieurs reports, le festival Dawla Pulaaku s’est tenu les 18 et 19 mars à Douentza. A l’affiche de ce grand rendez-vous culturel, un forum sur la mise en œuvre de l’Accord pour paix et la réconciliation et des manifestations culturelles animées par des groupes d’artistes locaux. Les troupes de toutes les ethnies présentes dans le cercle de Douentza ont participé au forum.
Les activités se sont déroulées dans la salle des spectacles de la Maison des arts de Douentza. Elles étaient placées sous la présidence du ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed.
A l’ouverture des travaux du forum, le maire de la commune urbaine de Douentza, Housseini Bocoum avait estimé que ce festival permettra non seulement de renforcer la compréhension par la population du contenu de l’Accord pour la paix et la réconciliation, mais aussi d’édifier sur les progrès réalisés dans sa mise en œuvre. Il n’a pas manqué d’évoquer le grand banditisme qui sévit dans la zone de Douentza.
Mme Sidibé Djénéba Boly, la promotrice du festival, a, elle, expliqué que ce rendez-vous culturel a pour objectif de promouvoir la paix et la cohésion sociale à travers la valorisation du patrimoine culturel des peuples nomades du Mali. Elle a félicité les organisateurs qui ont bien accompli leur tâche malgré toutes les difficultés rencontrées. Mme Sidibé Djénéba Boly a singulièrement remercié le ministère de la Réconciliation nationale, la MINUSMA, Sotelma-Malitel, la GIZ (la coopération allemande), la BMS, la mairie et le conseil de cercle de Douentza pour leurs soutiens à la manifestation.
Pour Ilias Goro, député élu à Douentza, le festival Dawla Pulaaku ne se résume pas seulement à son côté festif et culturel. Son objectif est aussi de véhiculer et de renforcer le message de la paix dont le cercle de Douentza et tout le Mali ont tant besoin.
Le préfet de Douentza, Alou N’Diaye, a rappelé la longue marche effectuée par le gouvernement et ses partenaires qui a abouti à l’Accord pour la paix, avant de souligner la pertinence d’une telle rencontre visant à informer et sensibiliser les populations sur les avancées enregistrées dans sa mise en oeuvre.
Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a précisé que ce festival avait été planifié depuis un an, mais qu’il avait dû être reporté plusieurs fois pour des raisons de sécurité. Ce grand rendez-vous culturel des Peulhs pasteurs nomades, est basé sur la valorisation de la culture et les valeurs sociétales qui ont permis au peuple malien de se consolider, de vivre ensemble en parfaite harmonie depuis des siècles.
Pour lui, la tenue de ce festival est la preuve d’une paix durable qui est en train de se construire grâce à l’esprit de tolérance et du vivre ensemble qui anime chaque Malien et Malienne, valeurs dont nous avons hérité de ceux qui à travers des siècles ont bâti une nation malienne forte et inébranlable.
Après les différents discours, Moussa Boubou Haïdara, conférencier et membre de la délégation du ministre de la Réconciliation nationale a pris la parole pour expliquer au public les grandes réalisations dans la mise en œuvre de l’Accord.
Au plan politique et institutionnel, le conférencier expliquera ainsi que les élections municipales ont été reportées pour respecter l’Accord pour la paix. Il a aussi cité la mise en place des organes de transition dans les régions du nord, la création d’un ministère spécifiquement dédié à la Décentralisation et à la Réforme de l’Etat.
Sur le plan de la défense et de la sécurité, les patrouilles mixtes entre les FAMAs et les éléments de la CEMA et de la Plateforme ont commencé. Autres avancées : la création du décret relatif au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion (processus de DDR), la création de 12 sites de cantonnement des ex-combattants dont un à Douentza.
Dans le cadre du développement économique social et culturel, une conférence d’appel de fonds avec les partenaires a permis de mobiliser plus de 3000 milliards Fcfa. Dans la foulée, un Fonds de développement du Nord a été créé. Ce fonds va investir 100 milliards par an et le programme s’étendra sur trois ans. Moussa Boubou Haïdara a aussi mentionné la création des agences régionales de développement.
Concernant la réconciliation, la justice et la paix, plus de 30 rencontres et foras ont été organisés pour partager le contenu de l’Accord pour la paix. Le dossier relatif à la mise en place d’une enquête internationale sur les auteurs de crimes commis au Nord est en cours. Sur le plan humanitaire, quatre sites ont été installés pour accueillir les déplacés, refugiés et rapatriés et un plan d’urgence humanitaire élaboré pour les régions du Nord et doté d’un fonds de 55 milliards Fcfa.
A. W.O.I. DICKO
AMAP-Douentza
Souce : L’ Essor