Le gouvernement décide d’exonérer certaines denrées, comme le riz, l’huile, le lait, le poisson de mer, la viande et les légumes… de taxes. Les pertes de recettes, résultant de ces exonérations, sont estimées à 18 milliards CFA pour la Douane.
18 milliards de francs CFA ! C’est la rondelette somme que la direction générale des Douanes s’apprêterait à perdre, à la fin de ce mois, sur les recettes douanières.
A travers ces exonérations douanières, le gouvernement entend agir sur la hausse des prix, qui affecte la hausse des prix des denrées de première nécessité sur le marché malien.
Une inflation galopante
En effet, depuis juin dernier, les prix des denrées de première nécessité sont en hausse sur le marché malien. Il s’agit, principalement, du riz, de l’huile, du lait, du poisson de mer, de la viande et des légumes.
Cette hausse atypique des prix a, dangereusement, affecté le panier de la ménagère. Mais aussi, impacté la consommation des ménages. Notamment, les plus vulnérables. Les prix de la viande, du riz, du lait, de l’huile ont, entre autres, connu une hausse significative sur le marché.
Pour faire face à cette inflation galopante, le gouvernement a tenté de fixer des prix-plafonds pour certains produits.
18 milliards CFA d’hémorragie financière
Malgré, l’exonération des taxes sur le riz et le lait, la distribution gratuite de céréales et d’aliments-bétails, le renforcement du contrôle des prix par la Brigade de contrôle des prix par la direction générale du commerce et de la concurrence, annoncés par le gouvernement, les prix n’ont pas baissé. Parce que les commerçants ne font pas confiance au gouvernement. Qui n’honore pas ses engagements.
Face à la hausse vertigineuse des prix, qui impacte, négativement, le budget de l’Etat, le gouvernement, décide, enfin, de renoncer à une partie de ses recettes fiscales. Histoire de soutenir les ménages en difficultés.
Pour l’heure, les pertes de recettes engendrées, par ces exonérations, sont estimées à 18 milliards CFA pour la Douane.
Une hémorragie financière, qui impactera, négativement, les objectifs de recettes attendus au 31 décembre prochain.
Les objectifs de recettes ratés
Installé dans ses fonctions, le 15 septembre dernier, au cours d’une cérémonie grandiose, l’inspecteur général des Douanes, Amadou Konaté a du mal à emboiter le pas à son prédécesseur. Durant le premier semestre 2021, son prédécesseur, Mahamet Doucara, a mobilisé plus de 1.800 milliards CFA au compte du Trésor public. Bien plus, sous ce dernier, la Douane était en tête des services de l’assiette
Sur une prévision de recettes de 656,2 milliards CFA cette année, l’ex-directeur général, Mahamet Doucara a, déjà, mobilisé 321 milliards CFA. Soit une réalisation de 48,9 %, plaçant la direction générale des Douanes en tête des services de l’assiette.
Mais, deux mois après, la promesse des fleurs n’a donné celle des fruits. Les objectifs de recettes, le 31 décembre prochain, risqueront de ne pas être atteints, cette année. Dommage !
Oumar Babi
Source : Canard Déchainé