Invité au Qatar à participer au Forum de Doha (26 et 27 mars), le Premier ministre Choguel Maïga était attendu pour prendre part au Qatar Africa Business Forum, dont la session était consacrée aux défis et opportunités de l’investissement en Afrique. Alors que le Mali est frappé par les sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA, le Premier ministre a saisi l’occasion de son séjour pour se livrer à un exercice promotionnel.
Le Premier ministre a tenté de promouvoir le « doing business » au Mali. « La région où se concentre 90 % de l’économie malienne est aujourd’hui libérée », a-t-il expliqué à ses interlocuteurs tout en défendant le bilan de son gouvernement.
Évoquant les mines d’or , le chef du gouvernement a informé que le Mali est le deuxième producteur en Afrique de l’Ouest. Aussi, a-t-il évoqué les puits de gaz et la production cotonnière qui est exportée à 98 %. Le Premier ministre s’est livré à un inventaire du potentiel national en matière d’investissements étrangers, en insistant sur l’industrie agroalimentaire.
Du côté des défis, il a essentiellement souligné un « déficit énergétique important ». Choguel Maïga a également valorisé un code des investissements « parmi les plus attractifs ».
S’exprimant en français au sein d’une assemblée essentiellement arabophone et anglophone, il a appelé les investisseurs privés « et notamment ceux du Qatar et ceux des pays du Golfe » à investir au Mali, les qualifiant de « partenaires naturels historiquement ».
Sur le plan plus politique, a fait savoir que son gouvernement travaille à un retour à l’ordre constitutionnel normal sans faire référence à la prolongation des sanctions économiques de la Cedeao annoncée vendredi dernier, en dépit d’une ordonnance exigeant leur suspension, rendue la veille par la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
« Il est vrai qu’il y a des malentendus avec certains partenaires extérieurs, notamment les pays européens. Ce sont des luttes d’influence stratégique mais nous ne voulons plus être prisonniers d’une seule alliance. Nous voulons le multilatéralisme sur le plan économique, sur le plan de la défense… Nous ne voulons plus être sous la coupe d’un seul pays qui dicte ce qu’il faut faire », a expliqué Choguel Maïga, sans citer directement la France.
Au cours de cette mission, le Premier Ministre a pu décrocher un financement immédiat de près de 15 milliards de FCFA. A travers cette contribution, les autorités Qataries s’engagent à accompagner le Mali pour le financement de tout projet qui leur sera soumis. Déjà un financement de l’ordre de 24,5 millions de dollars ( environ 15 milliards de FCFA ) est déjà disponible.
Source : Info-Matin