Le désespoir des habitants enfle au fur et à mesure que les jours passent alors qu’ils sont sous l’éteignoir des djihadistes. Consternation alterne avec colère mal dissimulée, la froideur et le dédain enfin s’y sont succédé. Dogofri, Farabougou, M8 à quelques jets de pierre de la ville de Niono, une sourde appréhension les envahir. Pourquoi l’armée ne croise pas le fer de l’armée malienne avec les ennemis ? Ces habitants qui rêvaient de faire la moisson de riz, au terme d’un hivernage exceptionnel s’en trouvent empêcher par une horde de bandits sans loi ni foi et à la gâchette facile. Et qui brûlent ce qu’on respecte le plus en Afrique : la récolte.
Des incidents sécuritaires étaient rapportés la semaine dernière au M8. Des assaillants ont soumis sous les feux nourris de paisibles paysans occupés jeudi à moissonner le riz. Bilan : 9 tués et plusieurs blessés, 3 batteuses incendiées. L’identité des assaillants ne fait aucun doute. De sources concordantes, les djihadistes qui écument la zone en sont à l’origine de même que l’attaque perpétrée contre le marché de Dogofri à l’aide de roquette, sans faire de victime.
L’éclair de gaieté qui brillait dans leurs yeux aux lendemains de l’arrivée des troupes aéroportées dans le village s’est aussitôt éteint. En dépit de l’élan de solidarité manifesté à travers le largage de vivres et de médicaments. L’arrivée sur place d’un détachement de l’armée avait donné du baume au cœur. La joie fut de très courte durée à Farabougou et à Dogofri. Personne ne peut se hasarder sur un rayon de 2 km des villages, selon Zoumana Coulibaly, 1er adjoint au maire de Dogofri qui ajoute que les djihadistes font la loi sur la route de Nampala, à hauteur de Goma.
Nango distant de 40 km de Ségou connaît aussi des soubresauts. Le village pleure une de ses plus grosses fortunes, Bakary assassiné jeudi entre 20et 21 h.
La Rédaction
Source: L’Informateur