Ils abondent dans nos contrées, les épopées et récits qui chantent et magnifient le petit de l’homme dans la société. Ils rapportent les angoisses et les peines qui précèdent la venue de chaque nouvelle créature au monde, les inquiétudes et interrogations qui accompagnent son évolution de l’état de «chose vivante et remuante», complètement dénuée de toute autonomie, à la condition d’être accompli qui émerveille ses proches. Les variations poétiques sur ce thème ne se dénombrent guère. Mais cette perception idyllique de l’enfant a tendance à s’évanouir de plus en plus dans la réalité en divers endroits de l’univers. L’adulte est plus souvent enclin à voir dans l’enfant de l’autre un instrument facile à subjuguer, qui se soumettra docilement à sa volonté.
L’extension de ce phénomène a conduit à des excès et des horreurs en maintes circonstances. Diverses voix se sont élevées pour dénoncer ces dérives. «Le monde est en train de se transformer en un vide moral désolant», a dit à ce propos une personnalité de renom. Cette préoccupation pour la cause des tout-petits au niveau planétaire s’est traduite dans un document dont le plaidoyer exhorte à faire passer «les enfants d’abord» dans les soucis de développement de l’espèce humaine.
Evoquant les «droits de l’enfant», ce document rappelle des principes que l’adulte n’aurait jamais dû perdre de vue. La communauté internationale a éprouvé le besoin de réaffirmer qu’elle reconnaissait «que tout enfant a un droit inhérent à la vie», faisant obligation d’assurer «dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant». Il est par ailleurs préconisé le respect du «droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion», de même que «le droit et le devoir des parents, ou le cas échéant, des représentants légaux de l’enfant, de guider celui-ci, dans l’exercice du droit susmentionné…»
En faisant état de ce qui est dû à l’enfant suivant les préceptes de l’Islam, les oulémas rappellent maintes directives issues du Livre révélé et confirmées par la Tradition du Messager (PSL), définissant les droits de l’enfant sur son père, en premier responsable. Ces obligations se situent bien avant sa venue au monde, car il est d’abord recommandé à l’homme de procéder au choix judicieux de la future mère de son enfant. Suivent les obligations qui lui sont faites de lui donner un nom convenable, de l’entretenir, le bien élever, lui prodiguer une formation cultuelle et morale satisfaisante…
Le droit à la vie reconnu à tout enfant est ainsi évoqué : « Ne tuez pas vos enfants par crainte de la misère. Nous leur accorderons leur substance avec la vôtre. Leur meurtre serait une énorme faute. » (17:31). A cela, les oulémas adjoignent le devoir pour les parents d’apprendre le Texte sacré à l’enfant lorsqu’il sera capable de réfléchir, de le marier quand il aura l’âge de raison. Le concept de justice, l’un des principaux enseignements de l’islam, est aussi rappelé à ceux qui ont la responsabilité des enfants. Il est rapporté à ce propos que le Messager (PSL) a répété par trois fois à un homme qui était poussé sur la voie de la discrimination entre ses enfants : «Craignez Dieu et soyez justes envers vos enfants».
A. K. CISSé
Source: L’Essor-Mali