Spécialisée dans la transformation agroalimentaire, l’unité Djemanguele a été mise en place en 2006. Dirigée par Mme Traoré Maïmouna Singaré, l’association, puis la coopérative, devenue une entreprise prospère, ambitionne de se muer en unité industrielle.
Alors qu’elle exerce comme postière, Madame Traoré reçoit, comme plusieurs autres femmes, des séries de formation en transformation agroalimentaire organisées par le ministère de la Promotion féminine. Elle finit par se passionner pour ce métier, au point d’anticiper sa retraite de 3 ans pour s’y consacrer entièrement. « Au début, nous évoluions en coopérative. Nous participions à des foires et à des marchés », explique-t-elle.
D’abord explorée comme amatrice, l’activité finit par devenir une opportunité de travail, même pour ses enfants diplômés. Elle y consacre alors tout son temps et son énergie, assurant également son rôle de mère de famille. « C’est vrai que mes enfants étaient déjà grands », témoigne-t-elle. Mais il lui fallait un soutien, celui que son défunt mari n’hésita pas à lui accorder, un local pour installer l’unité, qui ne pouvait plus tenir dans la concession familiale.
Des céréales locales transformées en farines infantiles et autres couscous et fruits, séchés ou transformés en jus, nectars, sirops et confitures, voici quelques-uns des produits fabriqués par Djemanguele. Mangue, gingembre, tamarin, papaye ou pain de singe, la matière première est disponible.
Implantée à Koulikoro, l’entreprise emploie 15 personnes, dont 12 à plein temps. Les saisonniers pouvent atteindre le chiffre de 15 en période de production. L’entreprise, qui vend essentiellement à Koulikoro et Bamako, s’appuie sur un réseau de fidèles qui ont découvert et apprécient ses produits. Les jus conditionnés dans des bouteilles de 33 cl sont disponibles dans les alimentations et restaurants partenaires qui en font la demande, les bouteilles d’un litre étant réservées aux seules commandes. L’unité, qui veut désormais devenir industrielle pour saisir les nombreuses opportunités dans ce domaine, sert aussi désormais de centre de formation. Des jeunes femmes et hommes intéressés par la transformation et de différents niveaux scolaires y apprennent différentes techniques dans plusieurs filières, dont l’étuvage du riz.
Fatoumata Maguiraga
Journal du mali