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Djély Tapa: Du coup d’essai à la consécration

Fille de la cantatrice Kandia Kouyaté et d’un instrumentiste virtuose, Djely Tapa, de son vrai nom Sountougoumba Diarra est un artiste au sens noble du terme. De sa sublime voix à ses tenues de scène en passant par son style musical… Tout est savamment choisi chez ce jeune talent pour refléter l’authenticité malienne dans le showbiz mondial. Bien accueilli par les critiques à sa sortie en 2019, son premier album, «Barokan» (causerie), vient de remporter le «Prix Juno» de l’album de l’année au Canada.

 

Coup d’essai, coup de maître ! Difficile de qualifier autrement l’album «Barokan» (causerie) de Djely Tapa. Réalisé par AfrotroniX et sorti début 2019 sous l’étiquette «Disques Nuits d’Afrique», cet opus a été littéralement encensé par la critique. Interprétées en malinké, bambara et khasonké, les onze chansons de l’œuvre rendent hommage à la force des femmes noires, à la jeunesse et incitent à protéger les ressources en eau.

Des causes défendues et des messages portés par une puissante voix mise en évidence par un somptueux arrangement autour d’un délirant blues sahélien et de sonorités électro savamment dosées par AfrotoniX. «On y retrouve vraiment l’essence de l’Afrique mandingue avec kora, riffs de guitares et percussions maliennes…», s’enthousiasme un critique canadien. «Djely Tapa est de ces artistes qui impressionnent et qui nous marquent dès les premières écoutes», avait alors commenté un média montréalais à la sortie de l’œuvre.
On comprend alors aisément pourquoi ce coup d’essai a reçu un accueil élogieux des critiques et truste avec les prix depuis sa sortie.

Consacrée Révélation Radio-Canada en musique du monde 2019-2020, Djely Tapa a vu «Barokan» remporter le 29 juin 2020, le «Prix Juno» du meilleur album canadien de l’année dans la catégorie «World Music».

«Merci à Caleb Rimtobaye et Ely, merci aux musiciens, à l’équipe et à tous les partenaires. Vous avez cru en ce projet et le monde a cru en vous. Merci à ma famille et à mes ancêtres pour l’héritage», a commenté la chanteuse sur sa page Facebook officielle après le sacre de son œuvre. Pour la fille de Kandia Kouyaté, l’une des plus belles voix du Mali, ce trophée est un grand accomplissement qui vient ponctuer plusieurs saisons de dur labeur.

En effet, ces dernières années, elle a enchaîné sans répit les sessions de studio et les performances live dans la région québécoise où elle est établie. C’est ainsi qu’elle s’était signalée au public montréalais en remportant le prix de la «Révélation Radio-Canada» avant de rafler une seconde distinction au Gala Dynastie qui célèbre l’excellence noire au Québec.

Se servir de «l’héritage africain»
«Je pars dans le futur avec l’héritage africain», rappelle souvent Djely Tapa à la presse. «Ce premier album est le fruit de 15 ans d’expérience scénique, de traditions, de transmissions, d’apprentissages, de fusions de mélanges et de rêves», explique-t-elle dans de nombreuses interviews à la presse. Il faut rappeler que cet opus a donc été réalisé avec Caleb Rimtobaye, plus connu sous le nom d’AfrotroniX (sacré meilleur DJ africain en 2018), avec qui elle partage une complicité musicale et amicale depuis plusieurs années.
«AfrotroniX m’a conduit à une autre vision. J’étais déjà dans la musique électronique.

Mais mon souci, et celui aussi de Caleb, c’est de trouver notre afrobeat original à chacun de nous. Moi, j’ai trouvé le mien dans le beat de Caleb…», avoue Tapa Diarra. Et d’ajouter, «ce n’est pas un mariage que nous avons fait entre la musique africaine traditionnelle et l’électro. C’est plutôt un petit maquillage, comme quand tu viens mettre un peu de mascara sur tes yeux, car la musique africaine a plusieurs saveurs… Il n’y a pas de frontières avec la musique africaine… Elle se marie ainsi avec électro, mais à petites doses».

Descendante d’une lignée d’illustres griots, auteure-compositrice-interprète, Djely Tapa s’est d’abord illustrée comme chanteuse du groupe Afrikana Soul Sister dont l’album éponyme (lancé en 2017) a obtenu des nominations aux galas de l’ADISQ et des GAMIQ au Canada. Une déviation pour celle qui s’est retrouvée au Québec pour ses études et qui rêvait de devenir pilote car fascinée par les avions.

L’héritière des grandes militantes
«Avec des études en mathématiques pures, j’ai obtenu mon BAC (diplôme de fin d’études secondaires générales) en sciences exactes. Mon premier rêve était de devenir pilote d’avion, puis je me suis intéressée à la pharmacie, à la médecine. Ma fascination pour les avions est toujours très présente car je suis arrivée à Montréal avec une admission à l’école Polytechnique, en génie mécanique (aéronautique)», confie-t-elle. «Même si mon rêve a ensuite été brisé, je prendrai peut-être un jour des cours de pilotage», espère le jeune talent.

La talentueuse artiste se positionne depuis ses débuts dans la lignée des grandes voix féminines africaines et qui a dédié «Barokan» à la femme noire et à l’Afrodescendante. Féministe convaincue, elle marche résolument sur les pas de sa mère et défend la place des femmes noires dans un monde moderne et égalitaire. L’ambassadrice de la culture malienne au Canada tire surtout sa force du travail, de sa détermination à réussir.

«Je n’ai rien eu de facile dans la vie. Je me suis toujours battue pour avoir ce que j’ai, aussi bien dans la vie personnelle que professionnelle. L’une de mes premières batailles a été engagée contre moi-même. Je devais me convaincre que les enfants de griots avaient le droit d’étudier et d’aspirer à de grandes carrières», souligne Djely Tapa.

C’est pourquoi, elle exhorte les filles à étudier. «Avant moi, aucune fille de lignée de griot n’avait eu le BAC. S’il s’agissait juste de ça, je pourrai dire que j’ai gagné mon pari, car aujourd’hui au Mali, elles vont à l’école et réussissent leur BAC…

Mais, étudier m’a permis de devenir la griotte que je suis aujourd’hui. Je me sens vraiment chez moi au Québec», avoue-t-elle.
Même si elle est sur une courbe ascendante depuis la sortie de Barokan, Sountougoumba Diarra dite Djely Tapa sait qu’elle doit longtemps souffrir d’être toujours présentée par le nom de sa talentueuse maman, la célèbre cantatrice Kandia Kouyaté dite la «Fée» de Kita Kuru. «Maman je porte encore ton nom pour être présentée.

Mais, bientôt c’est toi qui porteras mon nom même si les fans de Kandia ne seront pas d’accord», commentait-elle récemment dans une publication qui l’a présentée ainsi : «Fille de la grande cantatrice Kandia Kouyaté, Djely Tapa fait la fierté de la culture et de la musique mandingues au Canada. Une étoile confirmée» !

En tout cas, les mélomanes et les critiques reconnaissent presqu’unanimement que Djely Tapa a l’étoffe des plus grandes chanteuses et est appelée à rayonner bien au-delà du Canada pour illuminer le showbiz mondial.

Source : L’ESSOR

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