Le quartier de Djélibougou, situé en commune I du district de Bamako, est devenu, depuis quelques années, la cible des spéculateurs fonciers, avec l’aval de certains habitants du quartier et sur la base des faux documents. ils sont en train de semer la terreur au sein de ce quartier jadis paisible qui, aujourd’hui, est une véritable poudrière qui risque d’exploser. Le litige opposant zoumana Traoré dit San Zou et Mme Simpara Saran Traoré concernant le titre foncier N°12640 inquiète les jeunes de Djélibougou. Ils ont, à cet effet, organisé un point de presse, le mercredi 23 juin afin de demander à la justice de trancher l’affaire avant qu’elle n’aboutisse à un affrontement entre les deux camps.
« Les jeunes de Djélibougou, soucieux de la préservation du climat social et vu la tournure que sont en train de prendre les évènements, ne peuvent plus croiser les bras, et c’est la raison pour laquelle nous avons organisé ce point de presse afin d’attirer l’attention des plus hautes autorités pour qu’ils agissent vite pour désamorcer cette bombe foncière avant qu’elle n’explose », a expliqué Ismaël Coulibaly, le président de l’Association Mali Kunko. Il a fait la genèse de la crise foncière qui oppose les deux parties et a révélé que c’est avant hier que Zoumana Traoré dit San Zou est venu, accompagné des éléments de la garde nationale, déguerpir les vendeurs de poisson et de la dibiterie qui occupaient les lieux. Informée, Mme Simpara Saran Traoré qui possède un titre foncier sur la même parcelle a fait venir des gros bras pour surveiller le terrain, explique-t-il. Les éléments de la garde nationale et les gros bras se regardent en chien de faïence et un affrontement entre les deux camps n’est pas à exclure. « C’est la raison pour laquelle nous avons organisé ce point de presse afin de prévenir les plus hautes autorités pour qu’ils désamorcent cette bombe foncière », a-t-il expliqué. Le président de l’Association Mali Kunko a fait savoir qu’un long feuilleton judiciaire oppose les deux parties depuis belle lurette concernant la parcelle en question. Selon lui, le Mali n’a plus besoin d’une telle situation en ces temps. « Il revient à la justice de trancher cette affaire qui a trop duré », a-t-il plaidé. Au moment où se tenait le point de presse, un camion benne était en train de déverser du gravier dans la cour de la parcelle au profit de Zoumana Traoré dit San Zou qui semble sur le point d’entamer les travaux de construction. Les autorités compétentes laisseront-elles Zoumana Traoré construire sur la parcelle qui risque de raviver une étincelle foncière aux conséquences incommensurables ? L’évolution de l’affaire nous édifiera davantage. La tension est vive et le climat est délétère à Djélibougou entre les éléments de la garde nationale et les gros bras. Ce litige foncier a donc atteint son paroxysme et une implication des autorités compétentes est nécessaire pour désamorcer cette bombe qui risque d’exploser à tout moment. Moussa Samba Diallo
Djélibougou
Quand les éléments de la garde nationale s’en prennent aux journalistes
Au moment où les journalistes tenaient leur point de presse devant la mosquée de Ba Seydou Sylla en face de la parcelle litigieuse, un bataillon de la garde nationale a fait irruption et a demandé aux journalistes de déserter les lieux. Il s’en est suivi une vive polémique entre les journalistes qui se sont vigoureusement opposés. Après un bras de fer, les esprits se sont calmés et un élément de la garde a présenté les excuses aux journalistes et leur a fait savoir qu’ils ont été induits dans l’erreur par l’un de leurs qui a demandé du renfort arguant que les jeunes du quartier voulaient les attaquer.
Source: Le Républicain- Mali